La NASA vient d’annoncer la publication, dans le numéro de Science du 8 juin, de deux articles résumant les dernières découvertes de la sonde Curiosity qui explore le cratère Gale et ses sédiments lacustres depuis août 2012. Avec la mise en scène médiatique qu’elle aime bien utiliser pour attirer l’attention, l’agence spatiale claironne que ses chercheurs ont identifié, à partir des instruments à bord de la sonde et en particulier son spectromètre français SAM (Sample Analysis at Mars), des molécules organiques complexes et variées dans le sol martien. Un article parallèle confirme aussi la présence d’une molécule organique simple, le méthane (CH4), dans l’atmosphère de la planète rouge.
La sonde Curiosity avait déjà détecté des molécules organiques en début de mission, ou du moins les fragments de ce qu’il en restait après vaporisation d’échantillons et analyse. Les nouvelles données sont beaucoup plus précises et identifient les molécules : propane et butène, et surtout des molécules plus complexes, de type thiophène, benzène et toluène.
La NASA souligne bien que ces molécules organiques n’ont pas nécessairement—loin s’en faut—été produites par des organismes vivants. Mais leur concentration conséquente—10 parts par million, soit 0,001 %—prouve une fois pour toute que malgré les conditions adverses (oxydants, ultraviolet) à la surface de Mars, des molécules organiques existent sous deux à trois centimètres de sol.
Nous reviendrons ce weekend sur ces découvertes, après analyse des articles publiés dans Science.