Le rover Curiosity a atteint fin décembre une rangée de dunes de sable noir—vraisemblablement faites de grains de basalte—lui barrant le passage sur la route du mont Sharp (à l’arrière plan). Le robot passe son mois de janvier à étudier de près l’une de ces “Bagnold” dunes, haute de quatre mètres, dont on estime qu’elle progresse d’un mètre par an au gré du vent. Cet emplacement est l’un de ceux ou le cordon de dunes est le plus étroit et discontinu, ce qui permettra à Curiosity de franchir l’obstacle et d’atteindre des strates minérales très intéressantes à la base du mont Sharp.
Ci-dessous, la carte du chemin parcouru par Curiosity jusqu’au passage dans les dunes.
Alors que se poursuivent la conception et la construction d’une nouvelle capsule, de type Apollo, pour lancer des astronautes en orbite terrestre et vers la Lune, et celles d’une nouvelle fusée puissante pour lancer des vaisseaux vers Mars, il manquait la troisième pièce du puzzle : un module d’habitation spacieux pour l’équipage lors du long vol vers la planète rouge. La NASA et l’administration Obama trainaient des pieds pour le mettre en chantier. Or le Congrès a ordonné à l’agence spatiale américaine de s’y atteler en y affectant 55 millions de dollars dans l’exercice fiscal 2016.
Destiné dans un premier temps à des séjours autour de la Lune, ce module est nécessaire pour honorer la promesse américaine d’envoyer des hommes survoler Mars (à défaut de s’y poser) dans les années 2030. Avec le financement débloqué aujourd’hui, le Congrès veut voir naître le prototype d’un tel module en 2018.
À sa décharge, la NASA a déjà financé plusieurs études de concept auprès de Bigelow Aerospace, Boeing, Lockheed-Martin et Orbital ATK. Le concept de module gonflable de Bigelow est déjà assez avancé et sera peut-être l’heureux gagnant retenu pour construire le prototype séléno-martien. Affaire à suivre…
La science ? Après tout, qu’est-elle, sinon une longue et systématique curiosité ? André Maurois