On a salué le lancement cet été de la sonde martienne Perseverance de la NASA ; il est temps de saluer celui de la sonde chinoise Tianwen-1 qui a également pris, à la même époque, la route de Mars. Alors que Perseverance se posera sur la planète rouge le 18 février, il faudra attendre plus longtemps Tianwen-1 qui se met d’abord en orbite martienne. Le module de descente est censé se poser pour sa part en avril, dans les plaines boréales d’Utopia, avec pour mission de délivrer au sol le premier rover martien chinois, d’une masse de 240 kg. C’est le double en masse des deux rovers Yutu du même pays, qui circulent à l’heure actuelle sur la Lune, bien qu’on soit loin de la masse de Perseverance (1025 kg), Curiosity (900 kg), ou même de la génération précédente de rovers américains, Spirit et Opportunity (175 kg). Mais Tianwen-1 a déjà des ambitions, avec un radar pour sonder le sol et un spectromètre pour se lancer à la recherche de matière organique, voire vivante sur Mars.
Les ambitions chinoises sont multiples. En ce mois de décembre 2020, nous assistons avec Chang’e 5 à une tentative de retour automatique d’un échantillon de sol depuis la Lune, bien engagé puisque la capsule avec l’échantillon a déjà quitté les champs de lave de Rumker Hills, dans l’océan des Tempêtes, et est attendue sur Terre le 16 décembre.
Chang’e 5 sur la Lune, au pied du site volcanique des Rumker Hills
En parallèle à ces missions automatiques, on attend d’un mois à l’autre la prochaine mission pilotée chinoise en orbite terrestre qui étrennera le nouveau vaisseau spatial de 14 tonnes (à vide) capable de loger jusqu’à 7 astronautes à la fois, et surtout d’entreprendre des vols de longue distance, notamment à destination de la Lune.
Autre signe que la Chine s’intéresse aux missions pilotées vers la Lune et vers Mars, une fusée géante de plus de 4000 tonnes, la Longue-Marche 9, est en cours de développement pour un premier tir à la fin de la décennie. Tout un programme à suivre de très près…