Lancé depuis Baïkonour le 17 novembre à bord de Soyouz MS3, et ayant rejoint dans la foulée la Station Spatiale Internationale , Thomas Pesquet est le dixième astronaute français à voler dans l’espace et le second à effectuer un vol de longue durée (6 mois) après Jean-Pierre Haigneré en 1999. Ainsi, Thomas Pesquet va connaître à son tour l’épreuve en zéro-g d’un vol vers Mars, sauf qu’il restera bien sûr en orbite terrestre. Son expérience est précieuse à ce titre et ses articles pour Le Parisien Magazine / Aujourd’hui-en-France Magazine et sur le site de l’ESA (http://blogs.esa.int/thomas-pesquet/fr/), ainsi que son blog sur les réseaux sociaux (https://www.facebook.com/ESAThomasPesquet/) permettent de suivre ses expériences en détail.
Ainsi sont précieux ses commentaires sur l’impesanteur : « Je crois que pour apprécier l’impesanteur, il faut tout simplement accepter de perdre le contrôle. Il ne faut pas s’accrocher à tout ce qu’on trouve pour se rassurer. », dit Thomas Pesquet, tout en soulignant la difficulté de certaines opérations, qui ne viendrait pas nécessairement à l’esprit : « Vous n’imaginez pas à quel point c’est une galère de taper un texte dans l’ISS. Il faut bien s’imaginer que vos mains et vos doigts flottent et que donc, pour atteindre les touches, il faut faire un effort considérable. ». Sans compter les aléas médicaux : en plus de la décalcification osseuse et de l’atrophie musculaire, l’astronaute précise que « moi qui ai une excellente vue sur Terre, je sens déjà qu’elle est en train de diminuer dans l’ISS. L’absence de gravité augmente l’afflux sanguin à l’intérieur du crâne. Cela crée une pression qui affecte les yeux. C’est l’un des prix à payer. »
Deux mois sont déjà passés, et il en reste quatre avant de retrouver la Terre. On notera, parmi les six astronautes à bord de l’ISS, la présence de la vétéran américaine Peggy Whitson, biochimiste de formation et spécialiste justement des questions médicales. C’est son troisième vol de six mois dans l’ISS, ce qui fait qu’à ce jour elle a passé plus de 430 jours dans l’espace, l’équivalent d’un aller-retour Terre-Mars. Une planète rouge qui est dans le fond de la pensée de tous les astronautes. « On a tous ça en tête”, reconnaît Thomas Pesquet, « nous sommes des explorateurs. Nous allons dans la station pour rendre possible des voyages au-delà. Nous avons tous Mars dans le viseur… »