Tandis que la NASA s’empêtre dans un projet sans grand intérêt de rendez-vous spatial piloté avec un échantillon d’astéroïde dans la banlieue terrestre, le milliardaire Elon Musk et sa société Space-X recentre le débat en annonçant le vol imminent de son vaisseau de transport Dragon vers la planète Mars : en mai 2018, si son projet n’est pas retardé, soit dans moins de deux ans.
Le vaisseau Dragon —celui-là même qui transportera des astronautes dans un proche avenir (peut-être dès l’an prochain) vers la Station Spatiale Internationale—est un véhicule de huit tonnes qui pour le moment transporte du fret (jusqu’à deux tonnes) vers la Station. C’est sans doute à vide qu’il se poserait sur Mars lors de la mission de 2018, l’objectif étant de tester l’atterrissage d’un « poids lourd » sur la planète rouge, ce qui n’a encore jamais été accompli (la plus lourde charge utile à ce jour, Curiosity, n’atteignait pas la tonne). L’engin de Space-X va pour ce faire utiliser ses moteurs-fusée en rétropropulsion supersonique.
La NASA suit l’opération de près et contribuera 32 millions de dollars en soutien technique et mise à disponibilité de ses antennes de télécommunication, la mission étant chiffrée à l’heure actuelle à 300-320 millions de dollars environ. À ce stade, il est difficile d’imaginer qui d’autre—à part Space-X à « fonds perdus »—contribuerait à ce lourd budget, et si l’opération aura lieu en l’absence d’autres sponsors. D’autant que Space-X et son président Elon Musk déclarent haut et fort qu’ils enchaîneront les missions « Red Dragon » vers Mars tous les deux ans, à chaque fenêtre de tir vers la planète rouge. Et qu’ils parlent même d’un vol piloté pour 2024, quatre ans avant la date envisagée (de façon tout aussi floue) de son côté par la NASA pour son premier survol piloté de la planète voisine.
On en saura plus lors du Congrès International d’Astronautique qui se tiendra à Guadalajara au Mexique, du 26 au 30 septembre, et à l’occasion duquel Elon Musk exposera son ambitieux programme. Affaire à suivre !