Les biologistes seraient ravis de trouver une trace de vie sur Mars, sous la forme par exemple d’un microfossile de bactérie ou autre forme d’organisme rudimentaire. Mais voilà que cette photo de Curiosity, prise en ce mois d’août 2014, révèle un fémur de dinosaure d’une espèce inconnue (au centre de l’image).
Il s’agit bien sûr d’une roche simplement sculptée par l’érosion (le vent notamment), mais on doit s’attendre à ce qu’une légende urbaine naisse sur le web et érige ce document comme la preuve irréfutable que des dinosaures ou autres quadrupèdes ont vécu sur la planète rouge !
La US Geological Survey (USGS), bureau géologique des États-Unis, vient de publier sa nouvelle carte de la planère Mars, sous la direction de son cartographe “martien” Kenneth Tanaka.
L’ancienne version datait de 1987, élaborée à partir des images Viking des années 1970s. La nouvelle version profite de toutes les données récoltées par les sondes orbitales les plus récentes, à savoir Mars Global Surveyor (MGS), Mars Odyssey, Mars Reconnaissance Orbiter (MRO), et la sonde européenne Mars Express. Elle utilise surtout les données altimétriques radar de MGS et les données infrarouges de Mars Odyssey.
Les terrains de la nouvelle carte sont divisés en une cinquantaine de types, sur la foi de leur âge (c’est le critère de base d’une carte géologique) et là où c’est possible, de leur texture ou de leur nature : éjectats météoritiques, laves volcaniques, couches sédimentaires…
Les nouvelles données, en particulier, ont mis à jour l’étendue jusqu’alors sous-estimée des plus vieux terrains martiens encore identifiables : ceux d’âge Noachien inférieur, c’est-à-dire d’un âge grossièrement compris entre 4,1 et 4,0 milliards d’années. Leur surface reconnue a plus que triplé, dépassant 20 millions de kilomètres carrés (40 fois la France), soit désormais plus de 15 % de la surface martienne.
Les coulées de lave, quant à elles, sont surtout identifiées à partir de la période géologique suivante, l’Hespérien, qui débute il y a 3,7 milliards d’années (après le Noachien moyen et le Noachien supérieur). L’activité géologique décline alors rapidement, mais perdure jusqu’à aujourd’hui (Amazonien supérieur) avec des inondations catastrophiques et des éruptions volcaniques rares, mais notables, sans compter le remaniement perpétuel de la surface au gré des changements climatiques.
Il ne reste plus aux astronautes qu’à débarquer sur Mars, marteau de géologue et nouvelle carte en main…
La science ? Après tout, qu’est-elle, sinon une longue et systématique curiosité ? André Maurois