L’île de Sein au large du Finistère est minuscule (0,58 km2 et moins de 200 habitants permanents) mais elle représente un enjeu important pour la transition énergétique en France métropolitaine.
D’abord, l’île de Sein est fort connue pour l’attitude héroïque de ses hommes pendant la Seconde guerre mondiale où il représentèrent quelques jours, juste après l’Appel du 18 juin 1940, “le quart de la France” (avec un peu plus de cent soldats) des maigres bataillons de la France Libre, selon les mots attribués au général de Gaulle. Ensuite, l’île est aussi connue pour la force des éléments naturels dont la pluie, les tempêtes et donc les nombreux naufrages qui sont survenus sur la Chaussée de Sein malgré une batterie des quatre phares implantés dans sa zone maritime.
Après les petites terres d’Ouessant et de l’archipel de Molène déjà classées dès 1988, Sein en 2012 a été incluse dans la Réserve de la biosphère de l’Unesco des îles et de la mer d’Iroise. Ce classement a été obtenu au vu de la mise en valeur traditionnelle de son terroir, de son activité de pêche et de son mode de vie spécifique marqué par l’isolement. Ainsi, Sein a réussi sa transition écologique, de façon institutionnelle et à sa demande, comme l’avait faite l’île d’El Hierro en l’an 2000. Ce fut une étape décisive pour aborder la transition énergétique en s’éloignant voire en se séparant d’une alimentation électrique seulement à base de fioul – importé par bateau – qui est entre autres un carburant fort polluant et à effet de serre notable. L’activité principale sur Sein est devenue le tourisme qui n’apprécie guère aussi, dans un cadre traditionnel où les voitures sont absentes, le va-et-vient des camions.
De nos jours, sur ses quelque 58 hectares, se joue le sort des petites ZNI (Zones Non Interconnectées de moins de 2 000 clients), bref celles qui ne sont pas câblées avec le réseau électrique national et ce sont en général des îles. Si la transition énergétique, avec la mise en place des énergies renouvelables (ENR), a déjà bien commencé en France c’est d’abord Outre-Mer et en particulier à La Réunion. Si une autre gouvernance de l’énergie est en place, c’est à Mayotte le nouveau département français. Ce sont des îles telle Sein.
Un article récent sur “le site de l’écologie, Reporterre” fait le point, de façon engagée du côté des ENR et d’une énergie citoyenne, sur ce dossier qui présente trois importantes facettes : le challenge des énergies renouvelables ; celui de la gouvernance ; l’actualité avec le débat parlementaire préparant la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte.
Toutefois, je voudrais ici montrer des illustrations qui portent, tel le vent, bien plus loin que les mots.
Enfin, au-delà des images, techniquement les solutions à proposer pour les énergies renouvelables à Sein sont bien différentes d’El Hierro, la terre émergée des Canaries, qui au centre de ce blog. L’île de Sein est plate, telle la main avec au maximum 9 mètres de hauteur, ce qui exclut toute STEP hydraulique (Station de Transfert d’Energie par Pompage et turbinage) pour tamponner les intermittences du vent.
Le 19 novembre 2014, je reprends langue sur ce blog pour vous donner l’épilogue, je l’espère, provisoire de cette affaire grâce à un renvoi vers le site d’Ile de Sein Energies ou en abrégé ISDE.