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Hommage à mon premier maître : l’astronome Audouin Dollfus.

(Pourquoi rendre hommage ? Pourquoi écrire quelques lignes à propos d’un homme disparu depuis déjà plusieurs années alors même que les hommages tout juste rendus à d’Ormesson et Halliday ne m’ont, pour le moins, pas exactement ému ou enthousiasmé ? S’il s’agit d’une déclaration d’amour, faisons-là aux vivants ! On ne dit jamais assez aux vivant aimés qu’on les aime : cet excès de pudeur relève presque du tragique. Et c’est une insulte aux défunts que de les canoniser à l’instant de leur mort. Mais il peut aussi s’agir, par l’hommage, de faire connaitre à ceux qui ne l’ont pas encore découvert un personnage fascinant qui, ne cherchant pas désespérément la lumière médiatique, a contribué à rendre notre monde un peu plus vivable. Et c’est là – bien plus qu’a l’Académie – que se joue l’immortalité véritable : par les effets illimités d’une vie brillante dont les conséquences perdurent. Achille, déjà, j’avais bien compris : en allant à Troyes il mourait pour devenir éternel. Le sens de « vérité » en grec ancien est proche de celui de « mémoire ».)

Alors que je sortais tout juste des classes préparatoires, cet astronome presque mythique et auréolé de tant d’exploits (lui-même élève de l’immense Bernad Lyot) m’a accueilli dans son laboratoire avec une sidérante bienveillance. Avec la générosité évidente – et rare pourtant – de ceux qui n’ont rien à prouver, rien à montrer, rien à demander.

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