Contre les “faits alternatifs”, la nuance radicale

La nouvelle administration américaine ne nous aura rien épargné. À la vulgarité, à la misogynie, au racisme, à l’ignorance, au mépris du pauvre et du faible, ils auront ajouté une nouvelle strate de bêtise dangereuse (qui n’est d’ailleurs pas hétérogène aux autres méfaits juste mentionnés) : la haine de la vérité.

Nier, par exemple, le réchauffement climatique n’est pas qu’un geste symbolique stupide et pathétique, c’est un acte criminel. C’est peut-être même commettre l’ignominie suprême : faire par avance payer à ceux qui ne sont pas encore (pas seulement les hommes mais aussi les milliers de milliards d’animaux concernés) le prix exorbitant, c’est-à-dire létal, du petit supplément de luxe que les privilégiés de note temps veulent s’octroyer encore, pour jouir sans frémir une dernière fois, jusqu’à l’ivresse.

Entraver la liberté de communication des scientifiques est un symptôme. Celui d’une angoisse pathologique qui traverse les hautes sphères de l’Etat américain : l’angoisse de la vérité.
Soyons donc parfaitement clairs et sans la moindre ambiguïté : ce comportement négationniste et falsificationiste, cette généralisation du mensonge délibéré, doivent être combattus et réfutés avec la plus grande virulence. Il est exclusivement nuisible et ne peut bénéficier d’aucune circonstance atténuante. C’est là, me semble-t-il, un point qui n’appelle aucune discussion supplémentaire.

Kellyanne Conway, conseillère de Donald Trump, ayant inventé un massacre qui n’a jamais existé. (Eduardo Munoz/ Reuters)

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