Le 15 décembre dernier, était annoncé par le CERN une légère anomalie dans les données qui pourrait être interprétée comme une nouvelle particule. Il s’agit d’un excès de paires de photons à une énergie d’environ 750 GeV (soit 750 milliards de fois l’énergie de la lumière visible), potentiellement engendré par la désintégration d’une entité encore inconnue. Cette analyse a été menée conjointement par les deux plus grands détecteurs (ATLAS et CMS) installés sur le collisionneur de protons de 27 km de circonférence situé 100 mètres sous Terre, le LHC.
Le 17 mars, une nouvelle analyse a été présentée, en particulier par l’expérience CMS, et le signal est maintenant légèrement plus significatif.
De la Vérité dans les Sciences est le titre de mon nouveau petit livre qui vient de sortir. C’est une modeste contribution à la question abyssale de l’articulation de la Vérité avec les différents champs cognitifs. Je tente d’y défendre un point de vue mesuré qui se distancie à la fois d’un scientisme hyper-rationaliste à mon sens naïf et d’un obscurantisme nihiliste à mon sens nocif. Il me semble que dans notre époque pétrie de certitudes, une invitation à la nuance, au doute, à la prise de recul, à la mise à distance, pour ne pas dire à la déconstruction, peut être bienvenue.
La science ne dit évidemment pas n’importe quoi. C’est indéniable et il faut le rappeler avec force. Mais tout me semble laisser penser qu’elle n’est pas non plus le dévoilement – suivant le schème de l’alètheia – de l’en-soi ultime du réel. Je tente de montrer qu’il est logiquement incohérent et éthiquement dangereux je considérer que la physique constitue l’unique vérité sur le monde. Pourtant, j’essaye d’arguer qu’elle constitue un magnifique moyen de tenter d’appréhender quelque chose de notre environnement qui dépasse nos simples fantasmes ou fantômes.
On peut voir ici une vidéo où je présente la première partie du livre sur l’excellent site “philosophies.tv”.
« Et le centre était une mosaïque d'éclats, une espèce de dur marteau cosmique, d'une lourdeur défigurée, et qui retombait sans cesse comme un front dans l'espace, mais avec un bruit comme distillé. Et l'enveloppement cotonneux du bruit avait l'instance obtuse et la pénétration d'un regard vivant. » Antonin Artaud