Certains des cours que j’ai dispensés à l’ENS et à l’UPMC ont été édités (grandement développés) sur l’initiative de Mr. Fabrice Chrétien des Editions De Boeck, à qui je dois d’avoir connu une expérience d’écriture passionnante et particulièrement enrichissante pour ce qu’elle m’a donné l’occasion d’approfondir et d’apprendre.
Les témoignages de lecteurs connus et inconnus ainsi que les messages de certains collègues sont les plus belles gratifications pour un travail de grande ampleur, qu’il s’agisse des trois tomes de Mécanique quantique ou des deux tomes de Mathématiques appliquées. Avoir ainsi la certitude d’avoir fait œuvre utile constitue pour moi le plus bel achèvement pour une fin de carrière.
Parmi mes lectures récentes, je ne saurais trop recommander le superbe livre de Philippe Forest intitulé Le chat de Schrödinger (Gallimard, 2013), auteur dont l’œuvre est tout entière imprégnée de la mort de sa petite fille. Le paradoxe de l’illustre physicien se prête ici à merveille à un voyage imaginaire et onirique, oscillant sans pathos entre le réel accepté lucidement et l’impossible imposé par les tragédies de la vie.
L’admiration à lire ce livre est double : au-delà de la magnificence de l’écriture, l’auteur montre son exemplaire compréhension en profondeur des mystères quantiques, compréhension qui est proprement stupéfiante puisque ce domaine de l’intellect est situé à des années-lumière de ses préoccupations de prédilection — Philippe Forest est homme de lettres, professeur de littérature française.
Personnellement, je souhaite ne jamais être sollicité pour écrire un ouvrage de vulgarisation sur la Mécanique quantique, car je crois que c’est un défi impossible à relever. Mais si jamais j’y étais contraint, j’irais alors prendre des leçons avec Philippe Forest…
"Si la vie est complexe, c'est parce qu'elle a une partie réelle et une partie imaginaire." Sophus Lie