Depuis quelque temps, une photo fait florès sur la Toile et provoque de vifs débats. Elle montre un chat sur un escalier et la question enflammant les foules est : le chat monte-t-il ou descend-il l’escalier ?
De fait, au premier coup d’œil, on est quasi certain de voir ce que fait le félin mais, à force de fixer l’image, l’impression s’inverse : si d’abord il descendait à coup sûr, voilà qu’au bout d’un moment on se persuade du contraire. Une fois l’incertitude installée, on ne cesse d’osciller entre une chose et son contraire, un peu comme dans les dessins d’Escher où les escaliers descendent, mais non, ils montent, mais non ils descendent, tout comme l’escalier de Penrose figurant dans la galerie des objets impossibles.
Schrödinger aurait sûrement trouvé un malin plaisir à commenter cette photo, disant même peut-être “Je vous l’avais bien dit, le chat peut à la fois monter et descendre, tout comme la Mécanique quantique, je vous l’affirme, permet au chat d’être à la fois mort et vivant”.
Et d’ailleurs, eut-il peut-être ajouté, ce chat qui semble à la fois monter et descendre, est-il mort ou vivant ???
En architecture, les éléments de plinthes prioritairement installés seront horizontaux, c’est-à-dire conjoints aux plans supérieurs des marches. Or ces éléments se distinguent clairement de chaque coté des marches. Ainsi sur la photo les plans supérieurs des marches ne sont pas visibles, nous ne voyons donc que les contremarches. De ce fait, nous pouvons en déduire que le chat descend. Les nez de marches confirment également cette affirmation. Cette “démonstration” repose finalement sur l’hypothèse suivante : l’architecte a fait preuve de rationalité au moment de la conception de cette cage d’escalier. Moralité : c’est ici l’évocation d’un événement irrationnel (l’architecte a déliré !) dans notre monde bien classique (l’escalier suit les règles d’architecture), qui bouscule notre mesure (perception visuelle) et rend la situation quantique (ça monte et ça descend en même temps).