En cinquième je voulais devenir “astrophysicienne”. La fusion de ces deux mots, le fait que notre physique “inventée” sur Terre nous permette de comprendre la vie des étoiles et la formation des galaxies me fascinait. En cherchant dans les centres de documentation (c’était avant internet !) j’ai trouvé – et je me souviens encore à peu près de la phrase – “on est digne du titre d’astrophysicien à bac +10/bac +12”. J’étais à bac -5. Ca me paraissait aussi futuriste que la retraite et visiblement réservé aux gens exceptionnels …
Bon tant pis, je me contenterai des articles des magazines et des émissions avec Hubert Reeves.
Et puis finalement, ma grande chance : ma math sup’ dans un grand lycée parisien s’est mal passée … et me voilà en 2ième année à Jussieu, ne sachant rien ni des formations ni du système, je voulais juste “faire de la physique”. En discutant avec d’autres étudiants j’apprends qu’il y a un DEA d’astrophysique. Waouh ! Je veux y aller ! Je suis déjà à bac+2, la moitié du chemin est fait finalement …
Je poursuis donc en physique fondamentale. Raisonnable, je choisis des options utiles à l’astro mais aussi potentiellement utiles dans la vraie vie : rayons X, physique de l’atmosphère. Et bien-sûr astrophysique. Même les changements de coordonnées ou la classification morphologique des galaxies, c’est chouette !
Enfin le DEA d’astro “de Meudon”. En allant en cours, on passait, impressionnés devant le bureau de nos cosmologistes préférés. Parmi les plus grands moments : les cours théâtraux de Jean-Pierre Chieze, toute la Relativité en trois fois 1h30 par Thibault Damour (on a râlé pour avoir plus de cours, on nous a explicité que nous n’étions pas conscients de notre chance) ou, en cadeau de Noel, un cours sur l’inflation par Hubert Reeves. A côté de ça, le stress de l’avenir : avoir une bourse pour faire une thèse …
Du travail bien-sûr, mais aussi de la chance, c’est indispensable. J’ai fait ma thèse dans d’excellentes conditions à tous points de vue – sujet, encadrement, qualité de l’expérience. Ma particularité : une formation d’astro et une thèse dans un labo de physique des particules (sur la recherche de matière noire sous forme d’objets compacts par effet de microlentilles gravitationnelles). C’était les tous débuts des astroparticules – qui n’avaient même pas encore de nom officiel. Ce n’était pas un calcul, juste une conséquence : la matière noire me semblait l’un des sujets les plus captivants, l’analyse de données ce qui m’amusait le plus, la thèse était proposée au Service de physique des particules de Saclay et ils voulaient bien de moi …
Après un an à Paris et un an à Heidelberg de post-doc en astronomie gamma, un poste “astro affecté dans un labo de physique des particules” est ouvert. C’est ma chance, peut-être mon unique chance avec mon parcours entre-deux donc il ne faut pas la rater … Ca marche, je deviens “astrophysicienne” !!!! Comme quoi c’est possible … Maintenant il faut mériter ce privilège.
Encore deux années d’astronomie gamma à Paris puis je rejoins Grenoble (il n’y a pas que l’astro dans la vie non plus …) et le groupe Archeops-Planck du Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie. C’est parti pour quatorze ans de rayonnement fossile (et deux petits bonhommes). L’expérience Planck, j’y reviendrai dans quelques posts bien-sûr mais le site www.planck.fr contient déjà une multitude d’informations (j’espère !).
Dans quelques mois, le début d’une nouvelle aventure avec LSST, la plus grande caméra CCD du monde pour suivre la moitié de notre univers observable sur une dizaine de milliards d’années, et sur une douzaine de jours …
Bonjour,
je vous écris car je souhaiterais soumettre 2 articles. Malheureusement je ne suis pas un chercheur professionnel.
Ils fournissent une explication possible pour la matière noire et l’énergie noire avec d’autres conséquences importantes.
J’obtiens des résultats très intéressants et s’accordant bien avec les observations.
J’aimerais vivement avoir vos commentaires sur les solutions que je propose. Puis-je vous les envoyer (à quel e-mail)?
Stéphane Le Corre
PS: Je suis un ancien élève de l’université Pierre et Marie Curie en physique théorique (j’y étais des années 1989-1994, j’ai vu que vous y étiez aussi!)
Je regarderai votre mail dans l’été !
Blog découvert par celui de JP Luminet et quel superbe parcours!
L’espoir de vivre une passion est si rare, je n’ai pas eu cette opportunité (plein de problèmes notamment l’école fonction du niveau social) en mon temps mais regarder le ciel toujours aussi intriguant, passionnant pour oublier les tourments m’a aidé.
L’échelle du temps humain est si négligeable avec tout ce qui est à comprendre et à découvrir dans cet univers si méconnu et pourtant le point de départ de tout.
Merci pour ce blog, petite étoile sur le long chemin de ma reprise d’études.
Bonjour,
J’ai balayé avec beaucoup de joie le contenu de votre blog. Bravo pour votre cursus !! Ensuite, vous vous exprimez avec beaucoup de simplicité sur des thèmes qui sont particulièrement complexes. Vous jouez vraiment votre rôle de vulgarisateur, une nécessité absolue à notre époque. Plus l’homme approfondit cette discipline, plus il s’aperçoit que notre univers se complexifie. Personnellement, j’ai commencé à m’intéresser à l’astronomie en classe de seconde, puis, ensuite, je me suis tourné vers l’astrophysique et, enfin, j’ai abordé la cosmologie et tout ceci en autodidacte.
Encore bravo pour votre travail !!!
Guy Canet
Allez je me lance, après des tas de lecture ! Je prends mon courage à deux mains, et je lui écris !
Madame Renault, toutes mes félicitations !
Un parcours atypique, un blog plaisant à lire, un site Planck.fr remplis d’information, un rêve qui devient un but pour terminer par une consécration. Chapeau bas !
Moi aussi je suis passionné par les sciences, moi aussi je rêvais d’être astrophysicien dès mes 7 ans…. j’ai malheureusement stoppé mes études (par correspondance) après l’obtention de mon bac scientifique pour diverses raisons, aujourd’hui je ne suis plus qu’astronome amateur, féru de science et d’informatique !
Votre parcours ma particulièrement touché car je me suis retrouvé dans plusieurs points.
Je vous souhaite une belle continuation et une longue vie à ce blog que je prends plaisir à lire régulièrement.
Bonjour,
Scotchée dans mon fauteuil par votre présentation aux RCE, je me précipite à la librairie car il m’avait bien semblé avoir vu votre nom la veille sur un des ouvrages exposés.
J’ai rêvé? pas de trace sur le blog, ni sur Amazon…
Si c’est un rêve, j’espère qu’il est prémonitoire! en attendant, je me console avec le blog. Merci beaucoup.
Merci beaucoup ! Mais non, je n’ai écrit aucun livre, désolée … Vous pouvez vous consoler avec ceux de mon petit mari Aurélien Barrau (“Balade en cosmologie, Big Bang et au-delà” et “Des univers multiples. A l’aube d’une nouvelle cosmologie “).
Bonjour,
Je suis moi-même “Ma fille Doktorr astrophysik” , comme disait ma mère et titre d’un de mes livres, mais j’ai bifurquer vers le journalisme scientifique et aujourd’hui je voudrais faire portrait pour le journal Muze, pourriez vous me contacter sur mon mail…
Merci Anna Alter
Objet : Identification des personnes dans le catalogue de la Bibliothèque nationale de France
A l’attention de Cécile RENAULT
Madame,
La Bibliothèque nationale de France conserve dans ses collections 5 documents répondant au nom RENAULT, Cécile, dont les documents suivants, merci de bien vouloir cocher ceux auxquels vous avez participé :
1 Mission Planck 2014 [Images animées] / Véronique Kleiner, réal. ; Cécile Renault, aut. CNRS images, [2015]
2 L’implicite / Brigitte Garrigue, Hélène Koppel, Cécile Renault, 1994
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Nous avons plusieurs documents auxquels ont collaboré des personnes se nommant RENAULT, Cécile. Afin de vous distinguer de vos homonymes ou de rapprocher des noms de personne séparés dans le catalogue de la Bibliothèque nationale de France, nous vous serions reconnaissants de fournir les renseignements suivants :
Nom de famille :
Prénoms complets d’état-civil (merci de souligner le prénom usuel) :
Date de naissance : …./../..
Pseudonyme(s) éventuel(s) :
Profession et lieu d’exercice :
Nationalité :
Votre date de naissance, en particulier, constitue un renseignement précieux : c’est par convention, le premier élément qui permet, dans les catalogues de bibliothèques, de distinguer les homonymes ou de prévenir les cas d’homonymie.
En vous remerciant par avance pour tous les renseignements que vous voudrez bien nous fournir, nous vous adressons, Madame, nos meilleures salutations.
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La loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés s’applique aux données nominatives portées sur cette demande. Elle garantit un droit d’accès et de rectification pour ces données auprès de la Bibliothèque nationale de France. Le catalogue de la BnF et la présentation du fichier d’autorité noms de personne sont consultables sur le site web de la BnF
Bonjour, est ce que vous pourriez avoir la gentillesse de répondre à ma question?ça m’interresse beaucoup l’astrophysique même si je n’ai pas fait beaucoup d’étude.Je suis les leçons de monsieur Aurélien Barreau sur l’univers,je coprends ce que je comprends mais il me reste cette question en pérmanance dès qu’on parle d’explosion; est ce que l’explosion d’une étoile ou nimporte quelle autre rencontre violante dans l’univers est semblable à une explosion de bombe sur la terre? je veux dire que ça dure quelques secondes ou quelques minutes ou cela pourrait durer beaucoup plus long temps? ce que les téléscopes captent c’est quelques chose d’instantané ou non?et deuxième question/ qu’est ce que l’on entend par quelques secondes après bingbang? comment peut on traduire un temps très court tel que l’on l’apperçoit sur la terre par rapport au temps dans le cosmos?
Bonjour,
En ce qui concerne l’univers très jeune, on peut parler de secondes mais ce n’est pas ce qui intéresse les physiciens. La variable qui est utile c’est l’énergie, et elle évolue rapidement car l’espace est en expansion. On traduit en seconde juste pour se raccrocher à la vie “normale”, car on ne parle pas GeV couramment ! La seconde c’est déjà tard, l’inflation c’est typiquement 10^-30 seconde après le Big-Bang.
En ce qui concerne les événements cataclysmiques, ce qu’on peut appeler explosion est effectivement extrêmement rapide. Mais on ne voit jamais le moment exact de l’explosion, comme dans un film, car on ne regarde pas tout le temps et les poses sont généralement assez longues. On voit, avant, après, ou éventuellement une vue moyenne de l’explosion si on a énormément de chance. On a pu voir le moment exact avec les ondes gravitationnelles en revanche car on regarde en permanence le ciel avec la possibilité de reconstruire l’évolution temporelle du signal à l’échelle de quelques millisecondes.