LSST sera réalisé par le Vera Rubin Observatory

Le Vera Rubin Observatory accueille le LSST

Mes dernières nouvelles de LSST datent un peu et beaucoup de choses se sont passées ! Caméra, télescope mais aussi le projet LSST dans son ensemble avancent. La première lumière sur le ciel n’est pas encore pour demain mais c’est en bonne voie. Le Vera Rubin Observatory se dresse sur la Cordilière des Andes.

LSST devient LSST

Le LSST a été rebaptisé. En fait il s’appelle toujours LSST (même si cet acronyme reste pas toujours très facile à prononcer), mais ces lettres ne signifient plus Large Synoptic Survey Telescope mais “Legacy survey of Space and Time”. Je trouve ce nouveau nom magnifique – mais aussi incroyablement ambitieux … La traduction de “legacy” est toujours délicate, mais on pourrait dire qu’il s’agit de réaliser une cartographie de référence de l’espace et du temps. Beau programme – un peu prétentieux peut-être, mais l’investissement humain et financier sur plus de deux décennies de ce projet légitime sa démesure.

LSST par le Vera Rubin Observatory

Vera Rubin découvre la matière noire dans les galaxies
Affiche Mujeresconsciencia

Mais ce n’est pas tout : le site se nomme désormais le Vera Rubin Observatory. C’est le premier observatoire à porter le nom d’une femme astronome. Cette scientifique a mis en évidence le problème de la vitesse de rotation des étoiles dans les galaxies, l’un des piliers du problème de la matière noire. En effet ces vitesses s’expliquent naturellement à condition d’englober le disque de la galaxie dans un halo de matière invisible qui s’étend bien au-delà de la partie visible. Si vous voulez en savoir plus sur cette brillante scientifique, cette émission sera parfaite !

Le télescope s’installe au Vera Rubin Observatory

Convoi exceptionnel pour le miroir primaire de LSST
Le miroir primaire et tertiaire en route de Tucson à Houston avant de partir par bateau vers Coquimbo au Chili. Crédits : Precision Heavy Haul Inc./Rubin Observatory/NSF/AURA

Qu’en est-il concrètement ? La construction du dôme, suspendue quelques temps pour des raisons technico-administratives, avait bien repris. Le télescope lui-même était arrivé et ce puzzle géant était en cours d’assemblage. Jongler avec ces deux chantiers simultanément, efficacement, mais en toute sécurité était particulièrement complexe ! Mais ces activités n’étaient pas compatibles avec le télétravail et tout a été stoppé en mars dernier… Actuellement le site se réveille mais l’activité reste ralentie.

Le site du Vera Rubin Observatory en mai 2020
Le site du Vera Rubin Observatory en mai 2020. Crédits Rubin Observatory/NSF/AURA

Le CNRS a  produit une vidéo qui raconte comment le grand film de l’univers doit être réalisé par LSST et comment des laboratoires français participent à la construction.

De mon coté j’ai eu l’occasion de faire un podcast pour l’événement Imaginascience à Annecy, c’est ici : une interview par une étudiante en communication à partir d’un dessin de BD.

La caméra est achevée

Coté caméra, après plusieurs mois d’arrêt, la construction a pu être finalisée. 3,2 milliards de pixels, la plus grande caméra jamais construite. Nos collègues américains ont illustré cette caméra par un certain nombre de photos capables de couvrir 40 Pleine Lune en surface.

Premières images à SLAC par la caméra qui va réaliser le LSST
Le SLAC National Accelerator Laboratory a pris des images de 3,2 milliards de pixels. Ici une composition de plusieurs photos, quelques membres du LPSC en bas au milieu.
Crédits : LSST Camera Team/SLAC National Accelerator Laboratory/Rubin Observatory