Archives pour l'étiquette Canaries

Canaries et El Hierro : changement climatique et poids des chiffres

Afin de connaitre le principal gaz à effet de serre et son actualité, le cadre mondial est caractérisé en 2016  par plus de 400 ppm (parties par million) – exactement 403 ppm – de CO2 (dioxyde de carbone) soit la valeur maximale  enregistrée dans l’atmosphère  depuis les dernières 800 000 années. Ce pic est lié à l’explosion de la pollution industrielle, l’extension des cultures et le boom démographique initiés – pour des raisons de convenance – en 1880, l’année qui correspond à celle du début des observations météorologiques coordonnées à l’échelle terrestre. En 2016, s’y est greffé aussi un épisode El Niño exceptionnel. 800 000 années (mais en fait l’Organisation Météorologique Mondiale pense, avec beaucoup de probabilités, qu’il faille remonter à 3 ou 5 millions d’années pour retrouver un tel cadre) est une haute époque dans laquelle l’homme ne pouvait aucunement intervenir dans le processus d’émissions de fortes valeurs de CO2. Les activités humaines sur toute la planète en produisaient 25 gigatonnes (25 milliards de tonnes) en 2000 contre 1,5 en 1950. En 2016, nous en avons collectivement émis 36,3 gigatonnes soit une croissance de 2 300 % du CO2 en 65 ans ! Chaque fois que 1 tonne de fuel lourd brûle plus de 3,1 tonnes d’équivalent CO2 sont émis dans l’atmosphère. L’équivalent CO2 désigne le potentiel de réchauffement global d’un gaz à effet de serre.
Continuer la lecture

El Hierro : 42 % d’EnR le 1er semestre 2017 dans le mix insulaire

A la demande d’Alain Grandjean, économiste et entre autres président du groupe de réflexion (en anglais think tank) de la FNH (ex-Fondation Nicolas Hulot),  j’ai dressé  le tableau actuel de la part des EnR sur l’île d’El Hierro aux Canaries tout en essayant de leur donner de la profondeur. Ces donnés sont soit publiées soit, pour les plus récentes, élaborées ou obtenues grâce à Tomás Padrón Hernández, le père de la centrale hydro-éolienne de Gorona del Viento qu’il veille comme sa fille (en espagnol). Je le remercie. Elles sont retenues significatives depuis le 1er janvier 2016 bien que l’inauguration de Gorona del Viento remonte au mois de juin 2014.  La centrale est un prototype et il y a eu des nombreuses phases de réglages et d’essais tant au niveau technique qu’à celui de la gestion administrative et juridique car il s’agit d’énergies citoyennes qui bénéficient d’un régime spécifique de l’Etat (en espagnol).
Sur le terrain, cela avance pas à pas les EnR sur l’île d’El Hierro, dans l’archipel des Canaries, où j’accosterai à nouveau le 21 octobre.

– Production thermique 1er semestre 2016, 13 919 MWh versus 1er semestre 2017, 12 630 MWh. Diminution de 9,3 %.
Production hydro-éolienne 1er semestre 2016, 8 345 MWh versus 1er semestre 2017, 9 169 MWh. Augmentation de 9,8 %.
– Production totale 1er semestre 2016, 22 164 MWh versus 1er semestre 2017, 21 799 MWh. Diminution de 1,6 %.
Pourcentage des EnR dans le mix insulaire lors du 1er semestre 2016 : 37,4% versus pourcentage des EnR dans le mix insulaire lors du 1er semestre 2017 : 42 %. Augmentation de 4,6 %.
Bien sûr, sauf erreur ou omission de ma part. Nous sommes déjà au même niveau que le deuxième semestre de 2106 et la seconde partie de l’année est connue aux Canaries pour être en moyenne plus ventée.

Les éoliennes de Gorona del Viento sur les hauteurs de Valverde d’El Hierro et le club jeunes IRD . El Hierro, Canaries, 29 avril 2016. © M. Tapiau, IRD.
Pour rappel car déjà publiées sur mon blog, d’autres données du mix énergétique d’El Hierro :
Valeurs maximales mensuelles pour 2017 et 2016 : – en juin 2017 : 62 % EnR dans le mix ; – en juillet 2016 : 67 % EnR dans le mix.
Des valeurs mensuelles hautes mais normales en été car c’est l’hiver qui est « la época de las calmas » (de vent).

Le Club jeunes IRD dans la salle de pompage de la centrale hydro-éolienne de Gorona del Viento. Llanos Blancos, El Hierro, Canaries, 29 avril 2016. © M. Tapiau, IRD.

Sur des périodes plus longues en attendant les données synthétiques du premier semestre 2017, je disposais des informations suivantes sur El Hierro :
– second semestre 2016 : 42 % EnR dans le mix ;
– premier semestre 2016 : 37,4 % EnR dans le mix arrondi à 38%. Ce premier semestre et en général cette année incluent l’El Niño 2016 exceptionnel qui a donné peu de vents (non seulement sur El Hierro). Il sera difficile de retrouver des valeurs aussi basses dans le futur. Il est possible de considérer ces valeurs tel un plancher pour les EnR.
Plus dans le détail, pour le second semestre 2016 :
– thermique 13 636 MWh soit 58 % ;
hydro-éolien 9 729 MWh soit 42 %.
Année 2016 (globale), en moyenne :
– thermique  27 455 MWh soit 60 %  ;
– hydro-éolien 18 074 MWh soit 40 %.

Détail. Une partie du Club jeunes IRD dans la salle de pompage de la centrale hydro-éolienne de Gorona del Viento. Llanos Blancos, El Hierro, Canaries, 29 avril 2016. © M. Tapiau, IRD.
 Enfin, je rappellerais le mix des participations dans la société Gorona del Viento :
énergies citoyennes : 77 % dont 66 % des actions pour l’administration locale ou Cabildo de El Hierro (en espagnol) et 11 % de la Région ou Autonomia (en espagnol) des Canaries dont une part pour l’ITC (Instituto Tecnológico de Canarias) ;

– énergie privée : 23 % pour l’entreprise d’électricité Endesa, filiale de la multinationale italienne Enel.

Le bassin supérieur de la centrale hydro-éolienne d’El Hierro. Situé à 700 m, il permet une chute d’eau d’environ 650 m jusqu’au bassin inférieur. L’originalité est dans son remplissage qui fait appel uniquement à un pompage par un surplus d’énergie éolienne. El Hierro, Canaries. © A. Gioda, IRD.

Iles de Sein, d’El Hierro et Monde : “Thalassa” et actualités des 100% EnR

Des actualités de rentrée avec la bonne nouvelle de la prochaine émission vedette autour de la mer « Thalassa » de France 3 qui sera largement consacrée à la saga des EnR (énergies renouvelables) citoyennes sur l’île bretonne de Sein. Pour la première émission de la saison 2017-18, lundi 2 octobre à 20h55 sur France 3, « Thalassa  » mettra le cap à l’Ouest à la rencontre de celles et ceux qui vivent à Sein, Ouessant, Groix et Quéménès au large de la Bretagne. Ce rendez-vous TV, plébiscité par l’audience depuis 1975, sera présenté à partir de lundi 2 octobre par Fanny Agostini, après les décennies à l’antenne du célèbre Georges Pernoud.

“Sein, les nouveaux résistants” : dernier pêcheur en activité, François Spinec est un peu « l’éminence verte » de l’île de Sein. Verbe haut et sensibilité à fleur de peau, il dénonce toutes les aberrations qui font le quotidien de sa terre natale. A commencer par l’approvisionnement en énergie : à Sein, comme dans la plupart des îles françaises, l’électricité provient d’une centrale à fioul, procédé extrêmement coûteux et très préjudiciable à l’environnement. Avec d’autres Sénans il a créé IDSE (Ile de Sein Energies) afin de lancer la transition énergétique déjà réalisée dans d’autres îles européennes (Samsø ou Samsoe au Danemark, El Hierro aux Canaries, Eigg en Ecosse). L’idée fait son chemin et, en attendant d’aboutir, François peut rêver d’hydroliennes, d’éoliennes et de toits solaires qui rendront Sein totalement verte et propre…

François Spinec, patron-pêcheur de Sein à bord de “Patience”, son 10 m de 1982 pour la pêche à la traîne de surface. © Association des ligneurs de la Pointe de Bretagne.

Continuer la lecture

El Hierro et Monde : le débat autour des aires protégées. Parcs ou réserves ?

L’île d’El Hierro aux Canaries n’est qu’un confetti de moins de 300 km2 perdu dans l’Atlantique, la dernière île des Canaries avant les Amériques, mais le débat qui l’agite – depuis au moins de deux ans de façon évidente mais depuis bien longtemps en fait – est significatif de la problématique mondiale des aires protégées (en espagnol).  Quels statuts faut-il donner à ces dernières : réserves, parcs ou autres ?
Sans remonter trop les âges (les aires protégées étaient les réserves royales de chasse en Europe, les bois sacrés en Afrique de l’Ouest, etc.), le débat actuel est posé dès la seconde moitié du XIXe siècles aux Etats-Unis. S’y affrontèrent les conceptions de John Muir (1838-1914) et de Gifford Pinchot (1865-1946). John Muir est le chantre de la préservation de la nature et il est l’héritier assumé des idées, aussi au sujet du respect envers les Indiens, d’Henry D. Thoreau (1817-1862) et de son mentor Raph W. Emerson (1803-1882).

Pour les plus jeunes, Thoreau est aussi la forte personnalité qui, pour défendre ses idées, allait, dans un souci de cohérence, jusqu’à la prison. Il mit en pratique la désobéissance civile inspirant le professeur charismatique du film « Le cercle des poètes disparus  »).

La cérémonie du premier jour de l’émission du timbre nord-américain de 2017 dédié Henry D. Thoreau et à son oeuvre naturaliste a eu lieu à Walden Pound  (Concord, Massachusetts). Thoreau, né en 1817 en Nouvelle-Angleterre, vécut au bord de l’étang de Walden en 1845-1847 dans une simple cabane. Il tira de cette expérience l’inspiration de son essai « Walden ou la vie dans les bois », devenu mythique surtout dans le monde anglo-saxon.

Continuer la lecture

El Hierro : le boom des EnR, la tradition et la grande fête votive

Tradition est un mot que l’on oppose souvent à modernité. Souvent sans trop réfléchir à mon sens. Ces mots ne sont pas toujours antinomiques loin de là surtout sur les îles.

Attention, il n’y a rien d’original de ma part car je ne reprends que l’esprit des paroles d’une conversation de l’écrivain et universitaire Louis Brigand avec le journaliste Nicolas Bérard de L’âge de faire, un mensuel de la mouvance écologique et le fruit d’une société coopérative et participative.

Le livre qui synthétise, de façon impressionniste, l’expérience d’un connaisseur de l’insularité : ” Besoin d’îles”, Louis Brigand, éd. Stock, 2009.

Continuer la lecture

El Hierro : 8 jours consécutifs 100% EnR pour 10 000 habitants et leurs activités

Début juin sur l’île d’El Hierro aux Canaries (Espagne) est marqué par le succès de l’alimentation électrique par les EnR à 100%, pendant plusieurs jours consécutifs et sans interruption, de l’ensemble de sa population (10 000 habitants y compris les touristes), de ses activités et infrastructures. Ce résultat tombe à point nommé quelque 3 années après l’inauguration de l’originale centrale électrique le 27 juin 2014 qui fait l’impasse sur le thermique.

Il colle aussi bien avec l’actualité générale : une semaine extrêmement chaude sur l’Europe continentale (en italien) qui pose la question à ses habitants du réchauffement climatique. Pourquoi ? Parce qu’elle se place, au niveau planétaire, après un début de 2017 déjà très chaud (janvier-mars), seulement dépassé depuis 1880 par l’an 2016 mais qui lui-même avait été caractérisé par un El Niño exceptionnel.

Ce fut, dès le 1er juin 2017 à 13h41 (heure locale), que les énergies locales alimentèrent l’ensemble de El Hierro. L’après-midi du 8 juin, les techniciens de Gorona del Viento franchirent le seuil d’une semaine complète d’autonomie énergétique grâce uniquement à des ressources renouvelables, locales et citoyennes. Par exemple, le 5 juin, les 100% EnR furent atteints.
Dans le détail, les 100% EnR furent enregistrés du 1er juin (13h41) au 9 juin (13h52) soit durant 8 jours et 11 minutes, selon les informations de l’ingénieur Tomás Padrón d’El Hierro.

Pour mémoire, le précédent record de fonctionnement continu de l’alimentation électrique de l’ensemble de l’île sans pétrole n’était que de 3 jours et 4 heures.

Ensuite les 11, 12 et 13 juin, les 100% EnR encore furent atteints pendant 44 heures et 32 minutes soit près du 2/3 du temps.

Schéma et localisation de la station hydro-éolienne d’El Hierro aux Canaries qui a garanti pendant plus de 8 jours consécutifs en juin 2017 l’autonomie énergétique de l’île. © El Pais et Gorona del Viento.

Derrière le succès, il y a le savoir-faire que les techniciens ont acquis et la confiance, gagnée jour après jour, auprès de la REE (Red Eléctrica de España – équivalent du RTE français – qui s’occupe exclusivement du transport électrique sur le réseau haute tension). La REE donne une feuille de route journalière à Gorona del Viento, la SEM insulaire, et à Endesa, son opérateur, afin de garantir le service électrique aux infrastructures vitales d’El Hierro : l’hôpital, le port, l’aéroport, les usines de dessalement d’eau de mer, les stations de pompage, etc.

Le parc éolien d’El Hierro. Cette photographie a été utilisée par Tu Sello, un service de la Poste espagnole (Correos España) pour éditer le timbre Premier Jour du 27 juin 2014.

Afin d’être complet, il faut ajouter que la transition énergétique pétrole-EnR ne se fait pas sans problèmes sociaux ; au niveau de l’organisation du travail, la même équipe de l’opérateur Endesa fait fonctionner l’ancienne centrale thermique et la nouvelle hydro-éolienne (en espagnol).

Les droits de la photographie mise en avant – montrant le parc éolien un jour de brouillard – ont été gracieusement cédés par la journaliste Alice Bomboy, venue en juin 2014 travailler sur El Hierro lors de l’inauguration de la centrale hydro-éolienne .

Continuer la lecture

El Hierro : EnR citoyennes et locales pour plus de 14 millions de bénéfices

Gorona del Viento est la SEM (la Société d’Economie Mixte, en essayant de rapprocher le droit espagnol et français) de l’électricité sur El Hierro qui a conçu et qui pilote la nouvelle centrale hydro-éolienne inaugurée en juin 2014. Dans cette société largement citoyenne, la communauté insulaire (Cabildo de El Hierro) possède 66% des parts et la Région des Canaries (au sens large) 11%, deux garanties de poids afin que l’économie locale soit la bénéficiaire des EnR. Sur El Hierro, les EnR ont généré plus de 14 millions de bénéfices en 2016 – dont 66% resteront sur l’île – à comparer avec les 5 millions de l’année 2015. Derrière la bonté des chiffres, il y a la vitesse de croisière atteinte par la centrale hydro-éolienne.

Vue partielle du parc éolien de Gorona del Viento. Hauteurs de Valverde, El Hierro, Canaries. © A. Pavageau, ENSAM/Club Jeunes IRD.
Explication du fonctionnement des turbines et alternateurs de la partie hydraulique de l’usine de Gorona del Viento. Le 29/04/2016, El Hierro, Canaries. © M. Tapiau, IRD.

Continuer la lecture

El Hierro et îles durables : les EnR et les étudiants français et francophones

Le mouvement s’est accéléré et ainsi de nombreux jeunes français et francophones sont et vont allés étudier et travailler autour des énergies renouvelables (EnR) aux Canaries et en particulier sur El Hierro.
Ainsi la géographe martiniquaise Jessy Rosillette part ces jours-ci en voyage d’études sur l’île d’El Hierro pour sa thèse qui est encadrée par un centre de recherches de l’Université de La Réunion. Elle sera accompagnée de ses anciens Collègues de l’Université de Gran Canaria (ULPGC). Elle avait été précédée par un stagiaire guadeloupéen de l’Université des Antilles Axel Ibéné qui travailla plusieurs mois en 2015 chez Gorona del Viento, toujours sur El Hierro. Ce dernier vient d’achever ses études d’ingénieur en énergies renouvelables. Plus exactement à 24 ans,  Axel Ibéné a été major 2016 de la promotion des ingénieurs de systèmes énergétiques de l’Université des Antilles. Il avait intégré l’école d’ingénieur de Guadeloupe après sa licence de physique, obtenue à l’Université de Fouillole à Pointe-à-Pitre.

« Ce qui m’a plu, ce sont les enseignements divers et variés qu’on a pu avoir mais aussi l’intervention de professionnels du monde de l’entreprise. Au départ, je n’étais pas forcément le meilleur. Mais j’ai été épaulé par des camarades qui m’ont encouragé car je manquais de confiance en moi, et ça m’a boosté pour arriver à ce stade. » A.I.

Station de dessalement d’eau de mer de La Restinga, le plus souvent alimentée en grande partie par les énergies renouvelables et insulaires de la société d’économie mixte (SEM) Gorona del Viento. C’est l’une des trois unités de l’île. Port de La Restinga, El Hierro, Canaries. ©A. Gioda, IRD.

Continuer la lecture

Monde et îles volcaniques : l’Anthropocène et sa preuve par la stratigraphie ?

L’œuvre mise en avant est « Petrol Rainbow » de Jacky Tsai (2014) qui illustre surtout la splendeur mortifère des moirages de mazout en mer. Détail d’un écusson brodé géant. © J. Tsai.

Ce billet naît d’un article de synthèse publié dans le journal écologique numérique Reporterre ces jours-ci, le 2 mars 2017.  La nomenclature officielle de la géologie manquait d’une signature ou de signatures minéralogiques pour officialiser la reconnaissance de la période de l’Anthropocène, après celle du Pléistocène. Toutefois cet article de vulgarisation scientifique montre que l’on progresse de ce côté.
A l’amont, la personnalité qui diffuse la notion d’Anthropocène est un poids-lourd en sciences, permettant ainsi d’avancer vers la reconnaissance de cette période géologique : Paul Josef Crutzen, météorologue, est Prix Nobel de chimie 1995 « pour ses travaux sur la chimie de l’atmosphère, particulièrement en ce qui concerne la formation et la décomposition de l’ozone ». Depuis l’an 2000, il popularise cette nouvelle période géologique du Quaternaire qui aurait débuté au XIXe siècle avec la révolution industrielle et pendant laquelle l’influence de l’homme sur l’écosphère terrestre serait devenue prédominante. Bien auparavant Buffon, Stoppani, Theilhard de Chardin et quelques autres scientifiques dont le géologue Pavlov (qui cogna ce terme d’Anthropocène dès 1922) avaient commencé à creuser ce sillon. Il faut donc citer, chez les précurseurs du concept d’Anthropocène, le plus grand géologue italien et un vulgarisateur scientifique au XIXe siècle, l’abbé Antonio Stoppani (1824-1891) qui définissait, dès 1873, l’homme comme « une nouvelle force tellurique qui ouvre vers une nouvelle ère, l’Anthropozoïque ». Grâce au lien précédent, vous avez une traduction (en anglais) de ce texte fondateur. Continuer la lecture

Iquique, Antofagasta et El Hierro : la quête des eaux du brouillard

Horacio Larrain, anthropologue émérite basé à Iquique (grande ville du nord du Chili), blogueur et fin connaisseur du désert d’Acatama, a participé l’an dernier à une action de terrain qui a permis aussi de rendre hommage à Carlos Espinosa, le père des attrape-brouillard chiliens. Bien évidemment, dans la zone côtière, sur les contreforts andins entre le Pacifique et le désert perché d’Atacama et pas si loin de l’Universidad Católica del Norte (UCN) d’AntofagastaCarlos Espinosa enseigna et travailla pendant des décennies à partir de 1957.

Attrape-brouillard de l’Universidad Católica del Norte (UCN) de l’époque de Carlos Espinosa. Nord du Chili, années 1960-70. ©Tapia y Zuleta, UCN (1980).

Continuer la lecture