Archives pour la catégorie Sciences

El Hierro : la sélection de Dominique du Lycée Jean Monnet

C’est une galerie plus impressionniste et botanique que les précédentes qui toujours étaient liées au voyage d’études du Club Jeunes IRD/Lycée Jean Monnet de Montpellier, fait sur l’île du 27 avril au 4 mai. Elle a été sélectionnée par l’une des encadrantes, la Prof. Dominique Chirpaz, avec l’accord de tous les participants de la mission.

El Hierro : protection, luxe, tourisme, wwoof et économie bleue

Après un effort pour la conservation de la nature ayant débuté dès la fin des années 1940 par le corps forestier  national (la Dirección General de Montes puis l’ICONA) et qui ensuite s’est accentué, diversifié et donc enrichi dans les années 1990, El Hierro a créé “un brand”, une marque ou une image forte de qualité avec “un content” pour utiliser la novlangue du marketing. L’île est devenue à la mode pour sa protection de l’environnement, à l’échelle mondiale grâce à l’Unesco, avec son label “Réserve de la biosphère” depuis l’an 2000, tout en restant peu fréquentée (en anglais). Un peu comme la marque de voitures de luxe Rolls-Royce utilisait pour son modèle ultra-exclusif le nom de “Camargue” dans les années 1975-86, il y a en 2016 la possibilité d’acheter une montre suisse de luxe, rigoureusement mécanique et automatique, Oris “El Hierro” Limited Edition. Continuer la lecture

El Hierro : genévriers sculptés par le vent vus par Akim Pavageau

Photographié par Akim Pavageau lors de notre mission d’avril-mai, dans un noir et blanc qui fait ressortir son port étrange et son ancienneté, voici l’arbre, le genévrier de Phénicie, qui symbolise l’île d’El Hierro(*).
Pour reprendre la belle expression de la botaniste Véronique Mure du Sud de la France (où il est aussi présent), c’est « un dur de dur ». Pourquoi ? Parce que le genévrier de Phénicie réussit à pousser là où l’aridité est à son paroxysme : dans les cailloux, sur les falaises, sur les dunes, dans les embruns, etc. Bref, il pousse aussi dans les endroits les plus inhospitaliers et, dans le cas d’El Hierro, également dans des localités rocailleuses et presque toujours ventées tel le Sabinar. De croissance forcément lente vu l’âpreté de son environnement, cet arbre remarquable peut vivre largement plus de 1 000 ans. Pour sourire, c’est plus longtemps que Mathusalem, un autre “dur à cuire”, avec ses 969 ans (selon la Bible). Continuer la lecture

Ardèche : 1500 ans de climats dans les cernes des genévriers

Avant de vous présenter les résultats d’une étude académique sur les genévriers de l’Ardèche, vous me laisseriez parler de ceux d’El Hierro parce que je les connais bien et parce que surtout ils sont de la même  espèce botanique qui arrive à coloniser des espaces traditionnellement a priori hostiles aux arbres. Sur El Hierro où ils sont répandus en montagne, les genévriers de Phénicie couvrent toute la région du Sabinar, soit un lieu où poussent en abondance les “sabinas” (leur nom commun en espagnol*). Leur port y est sculpté par le vent aboutissant parfois à de véritables “arbres qui marchent” tel celui mis en avant, photographié par Miguel Angel Brito, et le genévrier pris par Akim Pavageau, un élève de notre expédition de cette année.

Un genévrier de Phénicie sculpté et couché par le vent. El Sabinar, El Hierro. Cliché : Akim Pavageau, ENSAM.
Un genévrier de Phénicie (sabina) couché par le vent jusqu’à en marcher tels certains palétuviers dans la mangrove. El Sabinar, El Hierro. Cliché : Akim Pavageau, ENSAM.

Ailleurs, le genévrier de Phénicie se rencontre en Afrique du Nord, face à l’archipel des Canaries, et tout autour de la Mer Méditerranée dont par conséquent le sud de la France et le Liban, d’où son nom de Phénicie. Chez nous dans le Midi,  il peut être confondu jeune avec le genévrier cade (qui est plus répandu) voire le genévrier commun bien que ces  derniers se distinguent par leurs feuilles piquantes en aiguille. Sauf chez les jeunes plants et les rameaux les plus récents, les aiguilles sont absentes chez le genévrier de Phénicie dont les feuilles sont en écaille (on dit squamiformes) comme chez le séquoia, le thuya géant et le cyprès de Provence. Il en dérive un autre de ses noms communs : le genévrier à feuilles de cyprès. Selon les lieux, il peut s’appeler encore genévrier rouge (la couleur de ses baies à maturité) ou de Lycie (une région côtière de l’actuelle Turquie).  Continuer la lecture

El Hierro : le Club IRD/Lycée Jean Monnet en action par Muriel

El Hierro : presse et galerie d’Akim du Club Jeunes IRD/ENSAM

Grâce à ma Collègue Muriel Tapiau, vous trouverez bientôt une galerie au sujet des jeunes du Club IRD, associé au Lycée Jean Monnet de Montpellier, en mission sur El Hierro (Canaries) du 27 avril au 7 mai. Cette mise en ligne fera suite à la publication d’une double page sur ce voyage d’études dans le quotidien “La Marseillaise” le mardi 17 mai dans son édition “Languedoc”.
Ici, est présentée la galerie d’Akim Pavageau, un ancien lycéen de Jean Monnet et qui est maintenant étudiant de 1ère année de l’ENSAM, l’Ecole Nationale d’Architecture de Montpellier. Akim avait tenu à venir avec nous car il avait fait auparavant un voyage d’études au Bouthan, toujours avec le Lycée Jean Monnet et l’IRD, et il en avait gardé un grand souvenir.
En avant, il y a une photographie des éoliennes d’El Hierro de la professionnelle Alice Bomboy qui est aussi journaliste et co-auteur d’un livre et d’un documentaire récent “Irrespirable” sur la pollution atmosphérique urbaine dans le monde. Merci, Alice, de m’avoir cédé vos droits.

 

El Hierro : en direct avec les lycéens de Jean Monnet de Montpellier

Nous tous c’est-à-dire les dix élèves du Lycée Jean Monnet et leurs deux professeures, un étudiant de l’Ecole de l’Architecture de Montpellier (ENSAM) et Muriel Tapiau et moi-même du Centre IRD de Montpellier, nous serons avec vous à partir du 27 avril et jusqu’au 7 mai. Connectez vous, s’il vous plait, grâce à ce lien actif du site IRD-France Sud au journal de bord de la mission El Hierro : transition énergétique et biodiversité.

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Ancien Modèle Numérique de Terrain (MNT) de l’île d’El Hierro (Canaries) appliqué par Christian Depraetere. Début des années 90 et l’île est vue du Nord. Cliché : A. Rival, IRD-Cirad.

 

"Fécondité" ou monument au paysan : sculpture cubiste en béton de César Manrique. Lanzarote, Canaries. Copyright : Lanzarote 3.
“Fécondité” ou monument au paysan des Canaries : sculpture cubiste faites de bacs à eau recyclés de César Manrique. Mozaga, San Bartolomé, centre de l’ile de Lanzarote. Manrique fut aussi actif sur El Hierro où il modela des paysages mais aussi les mentalités. Copyright : Lanzarote 3.

La mission a été préparée longuement soit depuis 2015 : les élèves du lycée Jean Monnet de Montpellier ont travaillé dur, mais dans la bonne humeur, à son montage et maintenant à son succès.

 

 

El Hierro : les médias et le Club Jeunes IRD-Lycée Jean Monnet sur le départ

La vie sur l’île d’El Hierro aux Canaries poursuit son cours tranquille et ses responsables déroulent, tels des coureurs de fond, vers les 100% renouvelables et les 100% recyclables.
Ainsi, les 100% EnR ont été encore atteints le samedi 9 avril 2016 pour l’alimentation de l’ensemble de l’île, par la centrale hydro-éolienne de Gorona del Viento (en espagnol). Pour être précis, l’autonomie énergétique commença le vendredi 8 avril à 23h50. Cela advient toujours en fin de semaine quand la vie économique est moins intense et que, par conséquent, le Réseau Electrique Espagnol (REE) donne son aval, dans le respect des normes nationales de sécurité d’approvisionnement électrique ; la fourniture de l’électricité est un service public qui doit être rendu et non pas un coûteux jouet entre les mains des seuls ingénieurs qui viseraient sans cesse les 100% EnR.

Comme toujours, le REE permet de suivre en direct la demande électrique de toute l’île et il garde en mémoire et accessible celles des jours passés, dans un esprit de transparence à l’échelle locale, en cliquant sur le petit calendrier placé en bas et à gauche, à côté de la date du jour J. Ensuite, il vous faudrait cliquer encore une fois sur “Ver fecha” pour suivre pendant 24 heures, l’évolution de la demande électrique, son origine et son bilan CO2 pour le jour sélectionné.

De même, un jalon important vers la quête des 100% recyclables est la fabrication locale du biodiesel issu du recyclage des huiles usagées qui a fait l’objet d’un reportage à la télévision régionale des Canaries le 2 avril. Continuer la lecture

El Hierro : un club Jeunes IRD pour la transition énergétique

Vous savez que les sites miroirs sont à éviter. Toutefois, autant ne pas bouder son plaisir car mon Institut, l’IRD, vient de donner un coup de pouce en créant un club Jeunes pour la transition énergétique basé sur El Hierro. Pourquoi ? C’est toujours difficile de le dire, sachant que l’on parle de soi en partie, mais, après la phase des mots, la transition énergétique entre progressivement dans les usages. Continuer la lecture

El Hierro : vers les 100% EnR, les 100% durable et les 100% recyclable

La petite île des Canaries d’El Hierro continue de décliner son chiffre magique de 100% au-delà du domaine des énergies renouvelables. Les 100% EnR commencent à être régulièrement atteints pendant plus d’une journée, ainsi les plus de 40 heures de “l’alimentation propre” de l’île d’El Hierro  du dimanche 14 février à partir de 0h53 jusqu’au lundi 15 février à 17h41 (n’oubliez pas la possibilité de toujours aller en arrière dans le temps sur les données électriques, comme sur un compte bancaire, en ouvrant le petit rectangle à gauche en bas de l’écran et en cliquant sur “Ver fecha” ou “Voir la date” en français).

La demande électrique et les émissions de CO2 le 14/02/2016 à. Ile d'El Hierro. Source : Réseau Electrique Espagnol.
La demande électrique et les émissions de CO2 le 14/02/2016 à 3 heures sur El Hierro. Le vert est pour l’éolien et le bleu pour l’hydraulique. Source : Réseau Electrique Espagnol.
La production électrique et la quantité de CO2 générées sur El Hierro le 14/02/2016 à 11h30. Source : Réseau Electrique Espagnol.
La demande électrique et les émissions de CO2 le15/02/2016 à 11h30 sur El Hierro. Le vert est pour l’éolien et le bleu pour l’hydraulique.  Source : Réseau Electrique Espagnol.

Derrière les slogans publicitaires et le marketing, il y a la volonté de bien faire de la population locale, représentée par ses élus, relayée par la Région (appelée Autonomia  au-delà des Pyrénées et ici celle des Canaries) et appuyée par l’Etat espagnol et l’Union européenne.
Ainsi , le 100% durable correspond à une nouvelle offre touristique où sont ciblés le troisième âge ou, plus précisément, les jeunes retraités aisés de l’étranger. Toujours pour séduire un tourisme choisi, dans ce cas plus scientifique et aussi plus jeune et sportif, un centre d’information a été inauguré dans le cadre du nouveau Géoparc de l’Unesco (en anglais), créé en 2015, en essayant de profiter d’une nouveauté : le volcanisme sous-marin de 2011-2012. Après une phase de tranquillité qui durait depuis la fin du XVIIIe siècle, la reprise des éruptions n’avait pas été une aubaine touristique, loin s’en faut, à El Hierro, l’île la plus jeune des Canaries (environ 1 million d’années). Le Géoparc permet de renverser la tendance ou de changer la donne, quatre années après l’épisode de 2011-2012 associé à la peur des gaz volcaniques et à l’évacuation provisoire du port de pêche de La Restinga . Continuer la lecture