Tous les articles par agioda

El Hierro : un label de valeur durable ou un “brand content”

Des produits de la marque déposée d’El Hierro ou Mercahierro sont commercialisés, à petite échelle,  mais ils sont un acquis important soit un label de qualité ou une valeur ajoutée reconnus et appréciés dans tout l’archipel des Canaries.

Camion de la coopérative Marca Hierro. Poligono Industrial, Isora A. Gioda, IRD.
Camion de la coopérative Mercahierro. Poligono Industrial, Isora. Cliché : A. Gioda, IRD.

Presque partout ailleurs dans ce dernier l’agriculture, l’élevage et la pêche durables furent abandonnés depuis les années 60  à cause de la marche forcée vers le tourisme de masse voulue par Madrid, à la fin de la période d’ostracisme de l’Espagne qui avait suivi la fin de la Seconde guerre mondiale. Ce fut un développement qui sortit les Canaries de la pauvreté mais bien des îles furent abîmées de façon définitive par le bétonnage des côtes, le mitage des paysages par les lotissements et les centres commerciaux, la dite “civilisation automobile”, etc. Continuer la lecture

Océans : le Club des Argonautes et l’énergie thermique des mers

Ceci est un essai d’hommage au Club des Argonautes et à son suivi, telle la vigie d’un corsaire, des  recherches comprises dans le triangle dont les côtés sont l’océanographie, la climatologie et les énergies renouvelables.
Toutefois, une grande originalité du site est certainement la promotion de l’Energie Thermique des Mers (ETM) dont le Club compte un membre qui a dédié sa vie à leur étude Michel Gautier et que l’on peut retrouver dans ce numéro de “Sciences au Sud” déjà daté de 2007 (pages 1 et 15 dans un PDF). L’ETM correspondent à l’acronyme anglais suivant : OTHEC.
Le Club est également fort intéressant par son activité diversifiée. Ainsi son site présente des livres de divulgation scientifique de bon niveau, souvent rédigés par ses membres. Je pense à ceux de Catherine Gautier avec Jean-Louis Fellous (2013) à propos des gaz de schiste, de Laurent Labeyrie (2014) sur la montée des eaux des océans et plus anciennement à celui collectif, coordonné par Michel Petit et Aline Chabreuil (2011), au sujet du climat auquel j’avais eu la chance d’être associé. Continuer la lecture

El Hierro et Sein : Arte le 21 février et l’aval du Sénat le 20 février

L’île d’El Hierro avec ses réalisations en écologie, développement durable et énergie est en vedette le 21 février à 13h30 dans FutureMag sur Arte .
L’île de Sein cadre parfaitement, quant à son futur énergétique autonome et éolien, dans le nouvel amendement du Sénat adopté en séance le 20  par le Sénat pour les îles bretonnes. Disons que le trophée accordé à la communauté insulaire d’El Hierro par Madame la ministre Ségolène Royal le 12 février montrait tout son engagement vis-à-vis des parlementaires de porter le projet d’autonomie énergétique insulaire en France. Les sénateurs y ont été sensibles sachant que déjà plusieurs d’entre eux, issus de Bretagne, avaient proposé un tel projet.

El Hierro : Ségolène Royal et le SER priment en 2015 son modéle d’ENR

Le 12 février à l’Unesco Ségolène Royal, la ministre française de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, a remis le Trophée 2015 des EnR (Energies Renouvelables) à Monsieur Alpidio Armas, le président de l’administration insulaire d’El Hierro et de sa novatrice centrale hydro-éolienne. Voici également une version de cet événement en espagnol.
C’est le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) et plus précisément Jean-Louis Bal et son équipe qui avaient proposé le choix de distinguer la communauté d’El Hierro, représentée par son président élu, et ils organisèrent la manifestation du 12 février. Y participèrent des personnalités tels le Prix Nobel 2007 Rajendra Pachauri, l’Académicien Erik Orsenna, la navigatrice Isabelle Autissier, le climatologue et membre du GIEC Jean Jouzel, le pilote de “Solar Impulse” Bertrand Piccard… Le Premier ministre Manuel Valls avait inauguré le Colloque du SER fort tôt tandis que l’écrivain Erik Orsenna de l’Académie Française a animé les débats.
Beaucoup de choses, d’intérêt et de gens importants pour El Hierro qui est un petit exemple d’écologie participative et de la quête des 100% EnR. Finalement, au sein des grandes et moyennes entreprises qui constituent l’ossature du SER, la remise du trophée 2015 des EnR à une île de 8 000 personnes, représentée  par son élu et aussi son gestionnaire (y compris dans le domaine électrique), est un hommage à la différence.
J’ai été heureux avoir été associé à ce Trophée, en tant que go-between entre le SER et l’administration insulaire, avec Cristina Morales de Gorona del Viento, la société électrique d’El Hierro.

Monde : “VertigO” numéro spécial transition énergétique

Un livre scientifique, oui tout à fait, mais il se présente sous un support seulement numérique. La revue académique de l’UQAM qui offre l’actualité scientifique des sciences de l’environnement VertigO,  publiée à Montréal (Université  du Québec, Canada), avait décidé en 2014 de dédier un numéro spécial à la transition énergétique (volume 14, n°3).
Après une introduction non signée mais attribuable à Eric Duchemin, une brochette d’une bonne quinzaine d’articles faisant le tour du monde de la question est progressivement mise en ligne et en accès libre depuis le 9 février dans le dernier numéro portant la date de 2014. Je vous invite à vous y pencher dessus.
Mon dernier travail au sujet de la transition énergétique précédée de l’écologique, revu par les pairs comme les autres contributions, traite toujours d’El Hierro aux Canaries. Début février, il vient d’être mis en ligne.

El Hierro : les ENR aux Radios Nationales de Belgique et d’Espagne

Mon entretien avec la journaliste Corinne Boulangier, directrice de la RTBF (Radio Nationale Belge de la communauté Francophone), autour d’El Hierro et son modèle de développement, a été enregistré pour La Première – et plus précisément pour son émission Destination Ailleurs. Il bénéficie aussi de brèves contributions orales d’habitants de l’île. L’émission est datée du samedi 24 janvier et son enregistrement était disponible en poscast ou en balado, comme disent les Canadiens du Québec, dès le dimanche 25. Toutefois, l’émission n’est plus en ligne de nos jours mais je conserve une copie, sous format MP3, grâce à l’amabilité de la RTBF. Il vous suffirait de me la demander par un message personnel.
Par ailleurs, vous sauriez aussi que, le 14 décembre dernier, avait été émis par la Radio Nationale Espagnole (et donc en espagnol), un autre long entretien toujours autour d’El Hierro et la transition énergétique. Cela dans le cadre de Planeta Vivo Radio et plus précisément de son programme n°313. Là aussi, l’émission n’est pas en ligne mais je possède une copie, toujours sous format MP3, grâce à la gentillesse de la RNE. Comme pour celle de la RTBF, il vous suffirait de me la demander.

La reproduction de ‘La Fée électricité” de Raoul Dufy est tirée du site du Musée National d’Art Moderne de Paris où cette très grande toile de 1937-38, de la taille des murales mexicains, est exposée  © Florian Kleinefenn.

Concord : Walden et autres écrits de H. D. Thoreau

En écologie appliquée, deux grandes écoles m’étaient connues : celle de la préservation de la Nature issue des écrits et des actions de John Muir (1838-1914), le créateur du Yosemite, le premier Parc National aux USA, et du Sierra Club ; et celle de la conservation — qui passerait de nos jours pour le développement durable– prônée par Giffort Pinchot (1865-1846) aux USA également.
John Muir se réfère souvent à son aîné Henry David Thoreau (né et décédé à Concord, Massachusetts, Etats-Unis, 1817-1862) car il connut bien son ami fidèle depuis Harvard et diffuseur de ses idées Raph Waldo Emerson (1803-1882). Ce dernier eut une vie terrestre bien plus longue que Thoreau. Toutefois pour moi, tout cela n’était que des généralités car je dois confesser n’avoir lu, jusque il y a peu, aucun de ces textes fondateurs de l’écologie, hors ceux de Humboldt, sans doute par paresse. Un séjour récent en Italie m’a fait rencontrer dans une ancienne et petite bibliothèque familiale, une bonne part des écrits de Thoreau. Il s’agissait d’une version originale au sens d’américaine qui regroupait les grands textes de l’auteur auxquels s’ajoutaient des extraits d’écrits moins connus, tels son Journal et les récits de promenades naturalistes. Le livre de poche de Bantham Classic était dans son édition de 1962 et cette dernière avait été préparée et introduite par Joseph Wood Krutch lui-même écrivain, essayiste et naturaliste reconnu.
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Pantelleria : l’Unesco distingue l’agriculture traditionnelle

Vive l’économie de l’eau !  Oui, je sais c’est aisé cet humour quand on parle de vignoble et donc de vin.
Pantelleria est une petite île entre la Sicile et la Tunisie connue, tristement de nos jours, pour l’afflux régulier sur ses côtes d’émigrants clandestins, fuyant la misère, et donc pour ses camps de transit. Ses 83 kilomètres-carrés sont arides. C’est une île haute en mer Méditerranée et son sous-sol est volcanique. D’où les eaux de pluie s’y infiltrent très vite. S’y développe néanmoins un vignoble le zibibbo dont le cépage est d’origine nord-africaine comme le nom homonyme le souligne.

Le zibibbo, le vignoble de l’île de Pantelleria (au large de la Sicile). Copyright : Paolo Conti pour le Corriere de la Sera.

Il s’agit une avancée administrative considérable, à partir d’un petit exemple insulaire; c’est la toute première fois qu’une pratique traditionnelle en agriculture, ici le vignoble en terrasse appelé zibibbo, est inscrite au patrimoine de l’Unesco (en italien). Cela ouvre des perspectives de valorisation des paysages anthropisés des Sud. Continuer la lecture

Tchad et réfugiés du Darfour : la solution des cuisines solaires

L’écologie toujours et une bonne parole en ces temps festifs de fin d’année.
L’usage des énergies renouvelables est pour tous, même les pauvres parmi les pauvres, avec la plus ancienne des énergies : celle du soleil.
De nos jours, au Tchad dans les camps de refugiés du Darfour,  plus de 130 000  personnes (libérées de l’achat de bois de chauffe) peuvent compter sur les cuisines solaires (vidéo en français).
Un agrométéolorogue devenu un Ami et un modèle, dusse-t-il en rougir, Derk Rijks lutte efficacement par ce moyen contre la pauvreté, accessoirement contre la désertification (en prévenant la coupe du bois) et indirectement il contribue à limiter le réchauffement climatique.

Ensemble de cuisines solaires installées au Tchad. © ww.SolarCooking.org

Je voulais vous parler de cette avancée dans le domaine des énergies renouvelables, à toutes celles et à tous ceux qui veulent bien suivre ce blog, avant de vous adresser mes souhaits pour une Grande Année 2015.

P.S. : plus proche de nous et de manière sans doute moins satisfaisante, le faible coût à la pompe du super-éthanol (essentiellement de l’alcool issu de la betterave sucrière) en France intéresse les conducteurs à faibles revenus : véhicules hors garantie constructeur et absence de crainte de casser un moteur largement amorti et aussi fortement polluant avec le carburant traditionnel. De plus, l’usage du super-éthanol distribué par plus de 500 pompes, localisées surtout dans le Sud de la France, a créé un filière industrielle de 20 000 personnes largement exportatrice.

Mise en place d’une cocotte dans une cuisine solaire. © www.SolarCooking.org

 

Paris et Angers : Niki de Saint-Phalle et son arbre-fontaine

Je sais ce n’est point un livre mais c’est d’art dont je voudrais vous parler ce jour.
L’actualité c’est l’exposition de Niki de Saint-Phalle (1930-2002) au Grand Palais de Paris jusqu’au 2 février 2015. En parallèle et pour les provinciaux, Arte a donné à voir le 19 novembre un film sur l’artiste Niki de Saint-Phalle : “Qui est le monstre … toi ou moi ?”  qu’il sera possible de revoir sur Arte+7. C’est un documentaire de 1995 tourné avec la collaboration de l’artiste ce qui en fait tout sa valeur.
La même année que je publiais “L’arbre fontaine” d’El Hierro aux Canaries dans le mensuel La Recherche soit 1992, l’artiste créait une grande sculpture en polyester destinée au plein air. Appelée aussi “L’arbre fontaine” ou encore “Serpents arbre fontaine” ou “arbre-serpents”, je ne l’ai jamais vue et appréciée en vrai.
A l’inverse j’avais vu en eau sur une placette,  au pied de de Beaubourg à Paris,  sa Fontaine Stravinskyqui l’avait précédée. Maintenant “L’arbre fontaine” est installé au centre d’une belle cour carrée du musée des Beaux-Arts d’Angers mais hélas il n’est pas fonctionnel. La photographie mise en avant pourrait être tirée d’une série d’illustrations mises en ligne sur le blog de Patricia Tutoy.
A ses débuts, Niki de Saint-Phalle réglait ses comptes avec la famille et la société par des coups y compris de feu sur des personnages fictifs, tel sur un champ de tir ou comme au painting ball avant que ce soit la mode. Ensuite, elle changea sa perspective,  à la fin de sa longue vie d’artiste , vers une approche plus apaisée de son art. Très inspirée alors par le catalan Gaudi et son parc Güell à Barcelone tout comme par les sculptures de son compagnon Jean Tinguely,  Niki de Saint-Phalle s’occupa de jardins, de nature et de sculptures en plein air.