La comète 12P/Pons-Brooks file vers l’horizon

Le 10 avril, au-dessus de l’horizon Ouest, on pouvait observer la discrète comète 12P/Pons-Brooks sous la jeune Lune et Jupiter. 

Comète au crépuscule :

Il vous reste peu de temps pour repérer 12P/Pons-Brooks au-dessus de l’horizon. La comète du moment file en direction du Soleil et ne sera bientôt plus observable. Comme je vous l’avais déjà laissé entendre, cet astre chevelu n’est pas vraiment spectaculaire. Dans une paire de jumelles, sous un ciel de campagne, elle se montre timidement. La photo ci-dessous, réalisée avec un objectif de 50 millimètres monté sur un boîtier Nikon D7100, illustre bien le peu d’éclat de cette lointaine visiteuse :

Le cliché a été réalisé le 10 avril peu après 21 heures. Cinq secondes de pose à 4000 iso ont été nécessaires pour visualiser l’astre chevelu. Rien de comparable avec par exemple la comète Neowise durant l’été 2020. Pour apprécier pleinement les splendeurs dans le sillage de la comète 12P/Pons-Brooks, il fallait être particulièrement bien équipé. Il ne nous reste plus maintenant qu’à attendre l’arrivée de C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS, beaucoup plus prometteuse.

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Premier croissant de Lune après l’éclipse nord-américaine

Le 9 avril, un très fin croissant de Lune a fait son retour en soirée, 24 heures après la grande éclipse nord-américaine.

Nouvelle lunaison :

Le retour du croissant de Lune était très attendu hier soir. D’abord parce qu’il marque officiellement la fin du mois de Ramadan de l’an 1445 de l’hégire. Ensuite parce nous étions 24 heures après la grande éclipse nord-américaine. C’est au-dessus des monts du Beaujolais que le sourire lunaire a fait son apparition aux alentours de 21 heures :

L’image a été réalisée avec un boîtier Panasonic FZ82 et son zoom réglé sur 300 millimètres. Pose de 1/2 seconde à 100 iso, boîtier sur pied. Voici les prochains temps forts de cette nouvelle lunaison :

  • le 10 en soirée, joli rapprochement entre le croissant et Jupiter qui saluent la comète 12P/pons-Brooks.
  • le 11 en soirée, le croissant plus épais est un peu plus haut que l’amas d’étoiles des Pléiades.
  • Le 15 c’est le Premier Quartier à proximité de l’étoile Pollux des Gémeaux.
  • La nuit du 22 au 23, la presque Pleine Lune est collée à l’étoile Spica de la Vierge. Pleine Lune dans la soirée du 23.
  • Le 27 avant l’aube, l’étoile Antarès du Scorpion scintille à côté de la Lune gibbeuse décroissante.
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10 avril 2024 : Jupiter et la Lune saluent la comète

Le 10 avril 2024, nous pourrons admirer une dernière fois la comète 12P/Pons-Brooks. Un départ qu’accompagnent Jupiter et la Lune.

Spectacle au crépuscule :

Le 10 avril 2024, ceux qui n’ont pas pu suivre la Grande éclipse américaine deux jours plus tôt se verront offrir un joli lot de consolation. Si la météo le permet, vous pourrez assister au rendez-vous en soirée de trois astres, juste au-dessus de l’horizon Ouest. Les deux premiers seront aisés à localiser : la Lune avec à sa gauche Jupiter. Plus délicate à repérer, la comète 12P/Pons-Brooks se situera un peu en-dessous :

La Lune, Jupiter et la comète 12P/Pons-Brooks le 10 avril au crépuscule. © CIELMANIA

Trente minutes après le coucher du Soleil, vous pourrez commencer à rechercher le fin croissant à l’œil nu. Le ciel s’assombrissant, vous verrez progressivement apparaître la lumière cendrée qui l’accompagne. Plus à gauche, un point brillant attirera votre regard. Il s’agit de Jupiter, la planète gazeuse géante. Ce sont les dernières semaines pour l’observer avant sa conjonction solaire le 18 mai. Elle deviendra ensuite planète du matin à partir du mois de juin. Continuer la lecture

L’étrange nébuleuse planétaire NGC 5189

Même si elle est classée dans la catégorie des nébuleuses planétaires, NGC 5189 ne leur ressemble vraiment pas.

Une curieuse nébuleuse :

Située dans la constellation australe de la Mouche, NGC 5189 se distingue par son apparence inhabituelle. En règle générale, les nébuleuses planétaires ont un aspect circulaire. Ceci s’explique par leur origine : lorsqu’elles passent du stade de géante rouge à celui de naine blanche, certaines étoiles expulsent une coquille de gaz. Cette bulle se dilate à des vitesses très rapides, de l’ordre de 20 à 30 kilomètres/seconde. C’est d’ailleurs cet aspect circulaire qui leur a valu leur surnom : lorsqu’on les a découvertes au XVIIIème siècle, les NP ressemblaient à des planètes dans les instruments de l’époque. Regardez par exemple la nébuleuse du Hibou pour vous en convaincre. Il semble cependant que NGC 5189 ait eu une évolution bien différente, si l’on en juge par son aspect :

NGC 2189 est une curieuse nébuleuse planétaire dans la Mouche. © Luigi Morrone

Les astronomes ont bien du mal à expliquer quels mécanismes sont à l’origine de cet aspect inhabituel.  Faute de réponse, ils lui tirent le portrait. C’est le cas de Luigi Morrone, l’auteur de cette belle image. En 2004, Bertrand Laville en avait réalisé plusieurs dessins au cours d’un séjour en Namibie. Même le télescope spatial Hubble a été mis à contribution pour l’immortaliser.

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Une immense nébuleuse découverte du côté d’Orion

Une équipe d’astronomes amateurs et professionnels a photographié une immense nébuleuse cachée à proximité de la constellation d’Orion.

Célèbre constellation :

Orion est sans conteste la plus belle des constellations. Elle nous raconte l’histoire d’un chasseur arrogant qui mourut foudroyé par le venin d’un scorpion. Dans la mythologie grecque, le chasseur géant Orion passait son temps à se vanter de ses prouesses. Exaspérée, Héra, sœur et femme de Zeus, lui envoya un scorpion qui le piqua et le tua. Un mythe illustré notamment par une mosaïque retrouvée dans les ruines de Pompéi :

La constellation d’Orion et l’église de Reulle-Vergy (Bourgogne). © Jean-Baptiste Feldmann

Cette très belle constellation abrite une superbe nébuleuse, Messier 42 (la nébuleuse d’Orion). Une paire de jumelles suffit pour l’admirer. On ne peut pas en dire autant de la nouvelle nébuleuse que viennent de découvrir sept astronomes. Continuer la lecture

C/2023 A3, une très grande comète pour 2024 ?

La comète C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS pourrait nous réserver une très belle surprise, vingt-sept ans après l’inoubliable Hale-Bopp.

Prometteuse comète :

C/2023 A3 Tsuchinshan-ATLAS : son nom ne vous dit peut-être rien. Pourtant, cette comète s’annonce particulièrement intéressante, beaucoup plus que 12P/Pons-Brooks. Commençons d’abord par expliciter son appellation :

  • C : lettre désignant une comète qui n’est pas périodique (P).
  • 2023 A3 : c’est la troisième comète découverte pendant la première quinzaine (A) de l’année 2023.
  • Tsuchinshan-ATLAS : elle a été repérée le 23 février 2023 par l’un des télescopes du réseau de surveillance ATLAS. Mais on a ensuite retrouvé sa trace sur des images obtenues début janvier 2023 à l’Observatoire de la Montagne Pourpre (Tsuchinshan) en Chine.
En 2024, Tsuchinshan-ATLAS devrait être beaucoup plus lumineuse que la comète Neowise, photographiée en juillet 2020 depuis le Morvan. © Jean-Baptiste Feldmann

Les prévisions de luminosité pour cette comète ont de quoi faire rêver. Sur le site du spécialiste Gideon van Buitenen, la comète est indiquée avec une magnitude négative au mois d’octobre ! Comme l’explique le site Stelvision, l’astre chevelu deviendra très intéressant à observer à l’aube en septembre. Puis C/2023 A3 passera au plus près du Soleil (moins de 60 millions de kilomètres) le 27 septembre. Si la comète ne se brise pas, elle redeviendra visible en soirée les semaines qui suivront, avec un passage à 71 millions de kilomètres de la Terre le 12 octobre. Sa magnitude négative nous offrirait alors un spectacle comparable à ce que nous avions connu au printemps 1997 avec l’exceptionnelle comète Hale-Bopp.

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Première Pleine Lune du printemps

La Pleine Lune de ce 25 mars est la première du printemps 2024. Elle sera suivie logiquement du weekend de Pâques. 

Lune de Pâques :

La date de Pâques n’est pas choisie au hasard. Cette fête religieuse tombe le weekend qui suit immédiatement la première Pleine Lune du printemps. Cette dernière avait lieu aujourd’hui 25 mars. Ce matin, le ciel parfaitement dégagé m’a permis d’apprécier son coucher :

Cette image surprenante correspond à l’addition de 14 clichés pris à raison d’un toutes les 20 secondes environ. Des poses au 1/40e de seconde à 100 iso, toujours avec le boîtier Panasonic FZ 82 et son zoom de 1200 millimètres. L’empilement des clichés est réalisé avec le logiciel StarMax. C’est ce dernier que j’utilise également pour les filés d’étoiles. Le cliché ci-dessous est le huitième de la série :

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Saisissant : la Station spatiale et le cratère lunaire Tycho

L’astrophotographe Andrew McCarthy a immortalisé le transit de la Station spatiale internationale “au-dessus” du cratère lunaire Tycho.

Timing parfait :

Le transit de la Station spatiale internationale devant la Lune n’excède jamais trois secondes. Autant dire qu’une bonne dose de savoir-faire est indispensable pour le photographier. Une formalité pour Andrew McCarthy :

L’astrophotographe américain nous régale régulièrement de superbes images. Je vous avais d’ailleurs présenté il y a quelques temps son astucieux montage photographique d’une éclipse totale de Lune. Continuer la lecture

Arp 273, deux galaxies enlacées du côté d’Andromède

On les appelle les galaxies de la Rose. Voici Arp 273 dans Andromède, un bel exemple de galaxies en interaction. 

Galaxies particulières :

Avouons-le, Arp 273 n’est pas un nom très poétique. Il fait référence à l’Atlas of Peculiar Galaxies, un catalogue de 338 galaxies particulières publié en 1966 par Halton Arp. Les astronomes ont surnommé les galaxies de la Rose ces deux galaxies en interaction situées à plus de 300 millions d’années-lumière (AL). En s’approchant un peu trop près l’une de l’autre (100.000 AL quand même), elles ont été déformées par les marées gravitationnelles. Sur ce superbe cliché de Kent Wood, elles font également penser à un point d’interrogation cosmique :

Les galaxies de la Rose dans la constellation d’Andromède. © Kent Wood

Pour l’astrophotographe américain (qui est également professeur d’astronomie à l’Utah Valley University), il aura fallu poser plus de 16 heures avec un télescope de 400 millimètres de diamètre pour immortaliser Arp 273.  Continuer la lecture

Surveillez Bételgeuse, sa luminosité décroît de nouveau !

Bételgeuse connaît une nouvelle baisse de luminosité depuis la fin du mois de janvier. Que nous prépare la plus célèbre supergéante rouge ?

Vedette imprévisible :

S’il y a une étoile que tout le monde connaît, c’est bien Bételgeuse. Elle fait régulièrement l’actualité, que ce soit en étant occultée par un astéroïde, ou lorsqu’elle est victime d’un grand obscurcissement. Depuis environ deux mois, celle qui symbolise l’une des épaules du chasseur Orion perd de nouveau lentement de son éclat, 1/2 magnitude pour être précis. Pas étonnant pour une variable semi-régulière, mais l’astre n’avait pas autant baissé depuis deux ans. Que faut-il en penser ?

Cet astre devrait finir par exploser en supernova, devenant visible en plein jour ! Un spectacle qui peut avoir lieu la nuit prochaine comme dans 100.000 ans (lire l’avis de l’astrophysicienne Sylvie Vauclair). À moins que cela ne soit déjà fait : c’est ce que suggère une équipe internationale d’astrophysiciens. Quoi qu’il en soit, les sautes d’humeur de cette étoile géante rouge sont connues depuis longtemps. On en trouve la trace dans les récits que se transmettent les Aborigènes d’Australie (lire sur arXiv).

Un autre regard sur la nébuleuse d’Orion. Notez la couleur orangée de Bételgeuse.  © Jean-Baptiste Feldmann

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Comète 12P/Pons-Brooks : un astrophotographe raconte

L’astrophotographe Christian Bertincourt nous fait partager une soirée dans la Drôme avec la belle comète 12P/Pons-Brooks.

Chasse à la comète :

Pour un astrophotographe comme pour un amoureux du ciel étoilé, la météo est un facteur déterminant. Et il faut bien l’avouer, ce mois de mars 2024 est assez chaotique. Difficile de faire le marathon Messier ou d’admirer en soirée les splendeurs dans le sillage de la comète 12P/Pons-Brooks. On peut alors opter pour la location d’un télescope à distance… ou partir à la recherche d’un coin de ciel bleu :

Ciel dégagé le 13 mars au-dessus de Rimon-et-Savel. © Christian Bertincourt

Christian Bertincourt a choisi la seconde option le 13 mars pour aller immortaliser la comète du moment. Cet astrophotographe lyonnais réalise régulièrement de très belles images nocturnes, à découvrir sur son site ou sa galerie d’images Flickr. Il nous livre le récit de sa soirée. Continuer la lecture

Splendeurs dans le sillage de la comète 12P/Pons-Brooks

Chaque nuit, la queue de la comète 12P/Pons-Brooks se décline en de multiples variations. Un régal pour les astrophotographes.

Progrès fulgurants :

Le spectacle aurait fait rêvé Louis Thollon, qui observait et dessinait déjà la comète 12P/Pons-Brooks en 1884 à l’Observatoire de Nice. Cet astronome français ne pouvait pas imaginer ce que l’on serait capable de photographier 140 ans plus tard :

Il aura suffi à la comète de parcourir deux fois son orbite pour que notre vision des astres chevelus change radicalement. Grâce aux progrès foudroyants de la photographie astronomique, les comètes nous offrent des détails insoupçonnés :

Depuis Galilée, les astronomes avaient appris à dessiner les astres pour garder une trace de leurs observations. Certains étaient passés maîtres dans l’art de “croquer” les cratères lunaires et les surfaces planétaires. Mais comment représenter l’invisible (ou presque) ? Car c’est bien le problème que l’on rencontre avec les queues de gaz des comètes (appelées aussi queues ioniques), particulièrement ténues.

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Les “chenilles” martiennes intriguent les planétologues

Quand l’orbiteur MRO nous livre ses images de la planète Mars, certaines attirent tout particulièrement l’attention des planétologues. 

Mars vue d’orbite :

Les missions spatiales en direction de Mars mobilisent de nombreux planétologues. Si les clichés obtenus par les rovers comme Curiosity sont spectaculaires, les engins en orbite nous offrent de leur côté des visions saisissantes. C’est le cas de MRO (Mars Reconnaissance Orbiter), installé sur une orbite polaire basse depuis 2006. Sa caméra HiRIZE, un télescope de 0,5 mètre de diamètre, peut saisir des détails de 0,3 mètre au sol depuis une altitude de 300 kilomètres. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les résultats sont parfois spectaculaires :

Prenez cette image : vous pensiez être en présence de chenilles processionnaires géantes ? Rassurez-vous, les planétologues ont une explication pour cette jolie paréidolie ! Continuer la lecture

Comète 12P/Pons-Brooks : nos conseils pour l’observer

La comète 12P/Pons-Brooks arrive ! Cielmania et La Chaîne Astro s’associent pour vous aider à bien préparer vos observations.

Une comète à suivre :

Les comètes sont des petits corps célestes constitués de glace et de poussière. À l’approche du Soleil, ces astres sont soumis à différents rayonnements et laissent échapper du gaz et des poussières dans leur sillage. C’est le moment où les comètes deviennent les plus lumineuses :

Passage de la comète Neowise durant l’été 2020. © Jean-Baptiste Feldmann

Les comètes portent le nom de leur (s) découvreur (s). 12P/Pons-Brooks a été découverte en 1812 par Jean-Louis Pons et retrouvée en 1883 par William Robert Brooks. La lettre P indique qu’elle est périodique : elle repasse nous voir tous les 71 ans environ. Avec La Chaîne Astro, voici tout ce que vous devez savoir au sujet de cet astre chevelu observable en soirée :

La magnitude des comètes :

Pour indiquer la luminosité des astres, on utilise une échelle de mesure logarithmique, l’échelle des magnitudes. Voici quelques magnitudes : -26,7 pour le Soleil, -12,6 pour la Pleine Lune, 2 pour l’étoile polaire ou encore 3,4 pour la grande galaxie d’Andromède :

La galaxie d’Andromède (en haut à droite de la Voie lactée) est bien visible depuis l’Observatoire des Baronnies Provençales. © Jean-Baptiste Feldmann

Les étoiles les plus faibles visibles à l’œil nu sous un très bon ciel ont une magnitude de 6. L’éclat de la comète 12P/Pons-Brooks a franchi ce cap symbolique, mais attention, une comète est un astre flou. Il faut donc beaucoup relativiser cette valeur… Il est intéressant de lire à ce sujet la mise au point de l’astronome Alan Hale lors du passage de la comète ZTF.

La comète Neowise en juillet 2020. © Jean-Baptiste Feldmann

 Cinq conseils pour ne pas être déçu :

  • Téléchargez une application comme Stellarium sur votre smartphone, elle vous sera très utile pour localiser la comète.
  • Fuyez la pollution lumineuse. La dernière comète assez brillante pour être observable en ville était Hale-Bopp au printemps 1997.
  • Emportez une paire de jumelles, c’est l’instrument idéal pour traquer 12P/Pons-Brooks.
Une paire de jumelles appuyée sur un pied photo permet de partir à la chasse aux comètes. © Jean-Baptiste Feldmann
  • Laissez vos yeux s’adapter à l’obscurité pendant 15-20 minutes. Pensez à régler au préalable la luminosité de votre smartphone au minimum pour ne pas être ébloui.
  • Méfiez-vous des photos de la comète : les astrophotographes additionnent souvent plusieurs images pour faire ressortir des détails dans les queues de la comète. Ils n’hésitent pas non plus à inventer des compositions avec des focales différentes (voir par exemple les surprenantes images de la comète Nishimura).
Trajectoire de la comète 12P/Pons-Brooks pendant le mois de mars. © Stelvision
Observations aux jumelles :

On trouve sur les forums d’astronomie quelques témoignages d’observations de 12P/Pons-Brooks aux jumelles loin des villes. Avec des 10X43 (grossissement 10 fois, diamètre des objectifs de 43 millimètres), l’astre chevelu ressemble à une petite tache floue grise. D’imposantes jumelles 25X100 montrent une courte queue. Rappelons enfin que notre œil n’est pas assez sensible pour nous révéler la couleur de la comète dans ces instruments. Les photographies la montrent verte, un phénomène de fluorescence qui trouve son origine dans l’excitation des molécules de carbone diatomique.

Simulation de l’aspect de la comète 12P/Pons-Brooks à la mi-mars, observée loin de toute pollution lumineuse dans une paire de jumelles de 50 mm de diamètre. © CIELMANIA
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Spectaculaire rotation d’étoiles depuis le Dévoluy

Le photographe Camille Niel a profité d’une nuit d’hiver dans le massif du Dévoluy pour réaliser une très longue rotation d’étoiles.

La Terre tourne, pas le ciel :

La Terre tourne sur elle-même autour d’un axe imaginaire, un mouvement à l’origine de l’alternance des jours et des nuits. Cette rotation explique pourquoi nous voyons le Soleil et la Lune se lever à l’EST et se coucher à l’OUEST environ 12 heures plus tard. Si vous admirez le ciel nocturne, vous noterez les mêmes déplacements des étoiles. Les constellations semblent également circuler d’EST en OUEST. Ces déplacements ne sont bien entendu qu’apparents puisque c’est notre planète qui tourne en réalité :

Traces laissées par les étoiles au cours de 3 heures de poses photographiques en pointant l’appareil en direction du pôle nord céleste. © Jean-Baptiste Feldmann

L’axe imaginaire de rotation de la Terre se prolonge en direction du pôle nord céleste marqué par une étoile, la Polaire. Durant la nuit, les astres semblent tourner autour de cet astre dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, un phénomène facile à photographier. Continuer la lecture

Abell 33, la nébuleuse planétaire et son diamant

Tel un diamant serti sur une bague bleutée, l’astre qui brille sur le bord de cette nébuleuse planétaire rend Abell 33 unique. 

Discrète nébuleuse :

C’est un diamant que vous ne verrez pas dans un petit télescope. Car Abell 33 est une discrète nébuleuse planétaire (NP) située dans la constellation australe de l’Hydre. Avec une magnitude de 13, elle ne se dévoile que dans les instruments de grand diamètre. Regardez par exemple le dessin qu’en a réalisé Bertrand Laville. Photographique ment, il faut toute la puissance du Very Large Telescope pour nous en offrir ce saisissant portrait. Située à environ 2.700 années-lumière (AL), il s’agit de la 33eme NP du catalogue publié en 1958 par l’astronome américain George Ogden Abell :

Mais l’originalité de cette nébuleuse planétaire tient surtout dans la présence d’une étoile en avant-plan. HD 83535, c’est son nom, est beaucoup plus brillante (magnitude 7). Par le plus grand des hasards, l’astre coïncide avec le bord de la NP, lui donnant cet aspect si caractéristique. Continuer la lecture

Éphémérides : le ciel du mois de mars 2024

Pour ce mois de mars 2024, je vous propose un joli marathon nocturne et l’observation d’une lointaine planète bleutée. 

Un marathon un peu particulier :

Et si vous profitiez de ce mois de mars 2024 pour tenter le marathon Messier ? Cet amical défi consiste à observer avec un télescope tous les objets Messier (dont voici la liste) en une seule nuit. La meilleure période se situe autour de l’équinoxe de printemps. Pour cette année cochez le weekend (sans Lune) du 9-10 mars. Petit retour sur l’édition 2023 :

Rappelons que le catalogue Messier a été compilé par l’astronome français Charles Messier à la fin du XVIIIe siècle. Il se compose de 110 objets du ciel profond relativement brillants. On peut pointer au choix des galaxies comme celle d’Andromède, des nébuleuses (diffuses ou planétaires) ainsi que des amas d’étoiles (amas ouverts ou amas globulaires).

Zoom sur Uranus :

Voilà bien une planète très peu observée par les amateurs ! Elle est pourtant théoriquement visible à l’œil nu (magnitude proche de 6). Cette petite boule bleutée (diamètre 3,5 secondes d’arc) distante de plus de deux milliards de kilomètres se déplace très lentement dans le ciel nocturne :

La trajectoire d’Uranus entre 2019 et 2032. © nakedeyeplanets.com

Une application comme Stellarium vous permettra de la localiser aux jumelles. Dans la soirée du 14 mars, elle sera à moins de trois degrés du jeune croissant de Lune. Continuer la lecture

Insolite : le Rubin Observatory sur une “little planet”

Un photographe a réalisé une image stéréographique (appelée aussi “little planet”) du ciel étoilé au-dessus du Rubin Observatory.

“Little planet”, c’est quoi ?

Voici un singulier cliché que nous propose le photographe Petr Horálek. Il s’agit d’une image stéréographique, un procédé également appelé “little planet”. Comme nous l’explique Jérôme Pouille sur son blog, c’est un peu comme si on décidait d’écraser une image sphérique sur un plan avec un rouleau à pâtisserie !

Le Rubin Observatory sur une “little planet”. © Petr Horálek

Techniquement, le photographe réalise plusieurs images en tournant sur place. Le mieux consiste à utiliser une rotule panoramique installée sur un pied photo bien stable. Il faut ensuite assembler les clichés pour obtenir une image panoramique de 360° x 180°. Ce long travail réalisé sur ordinateur est décrit par Jérôme Pouille sur son blog. Continuer la lecture

Curiosité : le site de la sonde Odysseus aux jumelles

Ce weekend de Pleine Lune est idéal pour rechercher aux jumelles le cratère dans lequel s’est posée la sonde américaine Odysseus. 

Retour sur la Lune :

C’est fait ! Depuis la nuit dernière, l’atterrisseur Odysseus est posé au pôle Sud lunaire, au fond d’un cratère. Plus d’un demi-siècle après la mission Apollo 17, les Américains signent leur retour sur la Lune :

https://twitter.com/NASA/status/1760811461943722132

Conçu par la société privée Intuitive Machines, Odysseus, un atterrisseur d’un peu moins de deux tonnes, est le premier engin commercial à se poser sur la Lune. Le choix du site, un cratère au pôle Sud, doit permettre de préparer les futures missions du programme Artemis. Pourquoi le pôle Sud ? Parce que c’est là que l’on trouve de l’eau sous forme de glace, indispensable aux futurs astronautes. Outre son rôle comme boisson, cette eau fournira également de l’oxygène pour respirer et de l’hydrogène comme carburant pour fusée. Continuer la lecture

La belle galaxie australe NGC 55 voit rouge

L’APO (Atacama Photographic Observatory) a immortalisé NGC 55, une galaxie irrégulière vue par la tranche dans la constellation du Sculpteur.

Cap sur le ciel austral :

La galaxie NGC 55 (magnitude 8) a été découverte par l’astronome écossais James Dunlop en 1826. Elle est située à 6 millions d’années-lumière dans le Sculpteur (tout comme la Roue de chariot), une modeste constellation du ciel austral. Si vous n’avez pas la possibilité d’aller l’observer depuis l’hémisphère Sud, vous pouvez admirer les images proposées par l’APO. Elles sont l’œuvre de Thierry Demange, Richard Galli et Thomas Petit. Depuis 2014, ces trois amateurs alsaciens pilotent à distance une lunette astronomique de 150 mm de diamètre installée en plein désert d’Atacama au Chili :

La galaxie australe NGC 55. © Atacama Photographic Observatory

Pour obtenir cette superbe image de NGC 55 (cinquante-cinquième entrée du New General Catalogue), ils ont accumulé plus de vingt heures de poses. Mais la moitié du temps de prises de vues s’est fait en H alpha, une raie d’émission de l’atome d’hydrogène. Continuer la lecture

"J'ai en moi un besoin terrible. Dirais-je le mot? La religion. Alors, je sors la nuit et je peins des étoiles." Vincent van Gogh