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Marie Guyon primée pour un attrape-brouillard nomade

J’ai eu la chance de connaître Marie Guyon, étudiante en design industriel de l’Ecole Olivier de Serres à Paris. Elle a bien voulu travailler autour des filets attrape-brouillard.
Son projet Nube, un appareil portable de collecte des eaux de la brume, vient d’être primé, en seconde position au niveau national, par la Fondation James Dyson.
Ci-dessous, vous avez la vidéo de Nube en 3D.

J’avais réfléchi à un appareil pas si éloigné du sien mais je l’avais écarté ; c’est en montagne qu’il faut piéger les gouttelettes du brouillard et il fallait imaginer quelque chose de maniable et petit, comme Nube qui, de plus, n’est pas une machine sensu stricto avec une capture passive de l’eau. Nube est nomade ou portable et pliable ou déployable avec sa voile qui attrape les gouttelettes poussées par le vent mais surtout il est aussi simple qu’une brouette, la chose qu’il est à la base. Nube est un outil agricole équipé d’un accessoire. Cette rusticité facilitera son insertion dans le monde rural.
Moi, à l’inverse, j’avais été inspiré par ces grandes machines, connues grâce à mon Collègue Jacques Claude,  de l’artiste  Theo Jansen qui ne sont pas maniables même si elles sont totalement autonomes sur une plage sablonneuse ventée.

Marie Guyon est dans le vrai, le concret soit le design, et Theo Jansen dans la poésie soit l’art.

P.-S. : six années après ce billet en novembre 2020, l’architecte écologique Yves Perret me fait remarquer que ma conclusion aurait dû aller dans le sens suivant : « Une bonne partie du travail d’aujourd’hui est de faire en sorte qu’il n’y ait pas de coupure entre l’efficacité concrète et l’efficacité poétique, le donner à faire et le donner à être, le matériel et l’imaginaire. L’écologie portera la jointure entre sciences et art comme elle porte bien d’autres jointures ». D’autant plus que Theo Jansen insiste sur le côté technique de ses machines poétiques, entre cinétisme et art optique, et donc il est possible de le définir un ingénieur-inventeur.  Ses mobiles, positionnés à la riche frontière combinant les deux approches, peuvent se qualifier d’art opticocinétique.