Sardaigne : un Géoparc archéo-minier et insulaire de l’Unesco

La crise sismique et volcanique à El Hierro devrait donner naissance à un Géoparc, si le projet dont le dossier a été déposé en 2013 auprès de l’Unesco (qui attribue ce label) était accepté, afin d’attirer les touristes férus de sciences et de dépaysement total. Comment transformer une chose néfaste en bonne ? Pour faire une métaphore, c’est la technique japonaise du ju-jitsu, le père des arts martiaux, qui a été choisie dont la première règle est de juger puis d’utiliser la force de l’autre pour la retourner en sa faveur.
Afin de devancer l’actualité et donc de connaître d’autres réalisations, mais toujours sur une île d’un pays d’Europe méridionale, j’ai parcouru en octobre 2013 et avril 2014 une partie du Géoparc de la Sardaigne. L’héritage minier de la Sardaigne a été transformé en Géoparc d’archéologie industrielle couvrant huit grands sites ; l’extraction partout est arrêtée depuis une bonne vingtaine d’années pour les dernières grandes mines.
Nous allons visiter ensemble quelques sites de ce Géoparc. Le reportage photographique concerne deux régions :
le Sud-Ouest avec les sites des communes de Guspini et Arbus, tournant autour des mines de plomb et de zinc de Montevecchio et d’Ingurtosu et ceux associés de San Gavino Monreale et Colonia Montevecchio ;
– et le Nord-Ouest avec le site de L’Argentiera, célèbre comme son nom l’indique pour ses mines d’argent et accessoirement de plomb.

 Autour des mines  de Montevecchio (communes de Guspini, Arbus et de San Gavino Monreale)

Maison de maître des mines de plomb de Montevecchio de l'entrepreneur sarde Sanna qui, grâce à elles et son entregent auprès de l'élite de la nouvelle Italie unifiée, devint l'un des hommes les plus riches au monde de la fin du XIXème siècle. © A. Gioda, IRD.
Maison du maître des mines de plomb et de zinc de Montevecchio l’entrepreneur sarde Sanna qui, grâce à elles et son entregent auprès de l’élite de la nouvelle Italie unifiée, devint l’un des hommes les plus riches au monde à la fin du XIXème siècle. Dans les années 1930, ce palais devint la direction des mines du groupe homonyme, resté longtemps dans le giron familial © A. Gioda, IRD.
Entrée des logements des ouvriers des anciennes mines de Montevecchio sur le site minier. © A. Gioda, IRD.
Entrée des logements des ouvriers installés au XXème siècle sur le site d’extraction des mines de Montevecchio. © A. Gioda, IRD.
La tour de l'ancien puits Sartori domine toujours le paysage de la friche industrielle de la mine de Montevecchio. © A. Gioda, IRD.
La tour de l’ancien puits Sartori domine toujours le paysage de la friche industrielle de la mine de Montevecchio. © A. Gioda, IRD.
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Site minier de Montevecchio. Ces mines de plomb ont connu un dernier âge d’or, dans les années 1950 à 70, avant leur fermeture à la fin du siècle dernier autour de 1991. © A. Gioda, IRD.
Minerai riche en plomb extrait des mines de Montevecchio. © A. Gioda, IRD.
Minerai riche en plomb extrait des mines de Montevecchio. Très lourd, dur à travailler par les ouvriers, il a aussi abîmé la table d’exposition lors des manipulations des visiteurs. © A. Gioda, IRD.
Ruines imposantes du bâtiment de la colonie de vacances Sartori de la mine Montevecchio, face à la Méditerranée. Costa Verde d'Arbus. © A. Gioda, IRD.
Ruines imposantes du bâtiment de la colonie de vacances Sartori de la mine Montevecchio, bâti en 1956 face à la Méditerranée. Funtanazza, Costa Verde d’Arbus. © A. Gioda, IRD.
Le minerai de plomb de Montevecchio était acheminé par une voie métrique privée jusqu'à cette gare de San Gavino Monreale. De là, il était transbordé vers le réseau ferré de l'Etat italien vers le port de Cagliari puis, depuis les années 1930 jusqu'en 1992, traité dans la fonderie tout proche. Cette gare est aujourd'hui transformée en un musée. © A. Gioda, IRD.
Le minerai de plomb de Montevecchio était acheminé par une voie métrique privée jusqu’à cette gare de San Gavino Monreale, également appartenant à la mine. De là, il était transbordé vers le réseau ferré de l’Etat italien vers le port de Cagliari puis, depuis les années 1930 jusqu’en 1992, traité dans la fonderie tout proche. Cette gare est aujourd’hui transformée en musée communal. © A. Gioda, IRD.
Fonderie de plomb et autres métaux de San Gavino Monreale. Construite sous le fascisme, elle devint un symbole de l'industrialisation de l'Italie. Très prospère jusqu'aux années 70, elle donnait du travail à plus de 500 personnes. Avec l'arrêt de la fonderie du plomb en 1992, elle s'est reconvertie difficilement dans d'autres métaux dont l'or mais elle n'emploie plus que 90 personnes. © A. Gioda, IRD.
Fonderie de plomb et autres métaux de San Gavino Monreale. Construite dans les années 1930, elle devint un symbole de l’industrialisation de l’Italie. Très prospère jusqu’aux années 70, elle donnait du travail à plus de 500 personnes et on y fabriquait entre autres des plombs de chasse. Avec l’arrêt du travail du plomb en 1992, elle s’est reconvertie difficilement dans la préparation d’autres métaux, dont l’or, mais elle n’emploie plus qu’environ 90 personnes. © A. Gioda, IRD.

 

Autour de mines d’Ingurtosu (commune d’Arbus )

Maison de la direction des mines de plomb-zinc d’Ingurtosu . Dessiné par et propriété de Français à la fin du XIXème siècle, elle domine, comme à Montevecchio, tous les sites miniers de cette société qui fut toujours entre des mains étrangères. La population d’Ingurtosu compta jusqu’à 2 000 voire 3 000 personnes mais aujourd’hui elle est réduite à moins de 40 : une ville fantôme tandis que seul ce bâtiment a été restauré, il y a peu d’années. © A. Gioda, IRD.
Ancien puits minier de Gal en aval d'Irgo.© A. Gioda, IRD.
Ancien puits minier de Gal situé en aval d’Ingurtosu. © A. Gioda, IRD.
Epaves du petit train qui évacuait le minerai des mines d'Ingursotu. Plage de Piscinas. cliché : A. Gioda, IRD.
Epaves du petit train, toujours par voie métrique, qui sortait le minerai des mines d’Ingurtosu vers le havre de Piscinas. Dunes de la plage de Piscinas, Costa Verde d’Arbus. © A. Gioda, IRD.
L'ancienne gare de Piscinas, avec ses contreforts, où était stocké le minerai de plomb et de zinc des mines d'Ingurtosu avant sa sortie par la mer. Elle a été transformée en hôtel de charme. © A. Gioda, IRD.
L’ancienne gare de Piscinas, avec ses contreforts, où était stocké le minerai de plomb et de zinc des mines d’Ingurtosu avant sa sortie par la mer. Elle a été transformée en hôtel de charme car installé sur la plage dans une zone dunaire maintenant protégée. “Las Dunas “, Costa Verde d’Arbus. © A. Gioda, IRD.
Cheminée de l'ancienne gare des mines d'Ingurtosu aux armes de la compagnie. © A. Gioda, IRD.
Cheminée de l’ancienne gare de Piscinas des mines d’Ingurtosu, aux armes de la compagnie minière. Elle orne maintenant la grande salle de Hôtel “Las Dunas”. Costa Verde d’Arbus. © A. Gioda, IRD.

 

La région sarde du Nord-Ouest, avec les site de la grande commune de Sassari, tournant autour des mines de L’Argentiera. Aujourd’hui, c’est surtout sa belle plage qui est connue des estivants mais, juste au dos de celle-ci, se développe une petite ville minière quasi-abandonnée avec quelques dizaines de résidents.

Autour des mines de L’Argentiera (commune de Sassari)

Vue générale de L'Argentiera, ville fantôme de l'argent, sur le littoral de la grande ville du nord de l'île Sassari. © : A. Gioda, IRD.
Vue générale de L’Argentiera, ville fantôme de l’argent, sur le littoral de la grande ville du nord de l’île Sassari. © A. Gioda, IRD.
Détail des ruines des installations de la laverie de L'Argentiera en partie restaurée. © A. Gioda, IRD.
Détail des installations de la laverie de L’Argentiera en partie restaurée. © A. Gioda, IRD.
Maisons fermées et abandonnées de L'Argentiera. © A. Gioda, IRD.
Maisons fermées et abandonnées de L’Argentiera. © A. Gioda, IRD.
Les mines de Sardaigne
Eglise de Santa Barbara, patronne des mineurs, fermée à L’Argentiera. A la même sainte, fut dédiée l’église d’Ingurtosu. © A. Gioda, IRD.

 

Si vous souhaitiez connaître mieux le site minier de L’Argentiera, je vous conseillerais un petit article (en italien) d’un passionné de géologie. Sans oublier, afin d’avoir une vision plus large que celle de ce voyage, des sites de l’Internet savants et officiels (en italien) tels ceux des mines de Sardaigne et de son Géoparc de l’Unesco.

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