Archives pour l'étiquette IMCCE

L’occultation de Bételgeuse s’annonce exceptionnelle

Le spectacle d’une vie : c’est ce que vont vivre les astronomes qui auront fait le déplacement pour observer l’occultation de Bételgeuse.

Une occultation très rare :

Bételgeuse (α Orionis), principale étoile de la constellation d’Orion, va s’éteindre un court instant le 12 décembre. La faute à (319) Leona, un astéroïde de la ceinture principale. L’occultation, qui devrait durer une dizaine de secondes, sera exceptionnelle. Il est en effet extrêmement rare d’assister à l’extinction d’une étoile brillante par un astéroïde. On peut citer les occultations de Régulus (magnitude 1,4) en 2005 et 2014. Mais pour la supergéante rouge Bételgeuse (magnitude 0,6), ce sera une première :

Bételgeuse marque l’épaule du chasseur Orion un soir de Lune. © Jean-Baptiste Feldmann

Un phénomène observable à l’œil nu par tous, encore plus rare qu’une éclipse totale de Soleil ! C’est pourquoi la SAF et le LESIA ont décidé d’associer astronomes amateurs et professionnels pour étudier cette occultation.  Continuer la lecture

Suivez le passage de Cérès devant la galaxie M100

La planète naine Cérès traverse l’amas de galaxies de la Vierge et passe devant Messier 100 la nuit du 26 au 27 mars.

Un astéroïde devenu planète naine :

Cérès a été découvert le 1er janvier 1801 par Giuseppe Piazzi, le directeur de l’Observatoire de Palerme en Sicile. D’abord rangé comme astéroïde, on lui a donné le nom de la déesse romaine de l’agriculture et de la fécondité. Mais en 2006 l’Union astronomique internationale l’a reclassé dans la famille des planètes naines en raison de sa forme sphérique. Avec un diamètre d’environ 950 km, c’est la plus petite des cinq planètes naines connues à ce jour (il y a aussi Hauméa, Eris, Makémaké et Pluton) :

Ahuna Mons (photographié par la sonde Dawn), un cryovolcan sur Cérès. © NASA

Sa magnitude varie de9,3 à 6,7 lors du passage au périhélie (tous les 15 mois environ). C’est le cas durant ce mois de mars 2023. Une paire de jumelles ou une longue-vue suffisent pour la repérer. Continuer la lecture

Le croissant de Lune rejoint Jupiter et Saturne à l’aube du 7 avril

Les planètes géantes gazeuses sont de retour en fin de nuit ! Et le vieux croissant de Lune est venu les saluer à l’aube de ce 7 avril.

Fin de lunaison :

Avant la Nouvelle Lune du 12 avril, c’est en fin de nuit qu’il faut rechercher le croissant de Lune. La scène se déroule sur l’horizon EST, et la grosse virgule lunaire est accompagnée par la lumière cendrée. Un spectacle dont on ne se lasse pas et qui fascinait déjà Léonard de Vinci. Cette délicate lueur qui éclaire le reste du disque lunaire s’apprécie encore mieux avec une paire de jumelles.

Le croissant de Lune accompagne Jupiter et Saturne le 7 avril. © Jean-Baptiste Feldmann

Mais ce matin 7 avril, c’est la présence de Jupiter et Saturne qui attirait les regards. Après leur Grande conjonction de décembre, les planètes géantes gazeuses sont de retour. De quoi réjouir tous les astronomes amateurs de visions planétaires. Continuer la lecture

Mission Juno : les astronomes amateurs y participent aussi !

Les scientifiques qui travaillent sur la mission Juno font appel aux astronomes amateurs pour surveiller l’activité atmosphérique sur Jupiter.

Le 4 juillet, jour de la fête nationale américaine, la sonde Juno procédera à sa mise en orbite autour de Jupiter au terme d’un voyage de près de cinq ans. La sonde se satellisera sur une orbite polaire très excentrique (sa distance à Jupiter variera de 5.000 à 2,8 millions de kilomètres) pour étudier pendant au moins un an la plus grosse planète du Système solaire.

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Dans le cadre du programme de la commission européenne « Horizon 2020 » et du projet « Europlanet 2020 Research Infrastructure », l’astronome amateur Marc Delcroix a organisé un atelier à l’Observatoire de Nice les 12 et 13 mai 2016 réunissant une vingtaine d’astronomes amateurs de toute l’Europe et une dizaine de professionnels.

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Un événement exceptionnel qu’il nous raconte :

“Ce workshop était dirigé par Ricardo Hueso (astronome professionnel très lié au monde amateur), John Rogers (un amateur spécialiste de la planète Jupiter, membre de la Bristish Astronomical Association), et les professionnels François Colas (IMCCE, Pic du Midi) et Glenn S. Orton (JPL, USA).

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Le premier thème abordé était centré sur la mission Juno et la science de Jupiter. Glenn Orton, responsable de la caméra Junocam, a notamment expliqué la mission, ainsi que le fonctionnement de la caméra Junocam qui va photographier Jupiter dans le visible, et comment le grand public pourra « voter » pour sélectionner les formations à observer sur la planète, en se basant sur les images des astronomes amateurs (à télécharger sur le site web de la mission). Il est important que les amateurs fournissent des observations avant et pendant la mission car elles permettent aux professionnels de replacer les observations de la sonde dans un contexte plus général.

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Les différents techniques et observations pour faire de la haute résolution on fait l’objet de nombreuses présentations, notamment par les amateurs planétaires renommés comme Damian Peach et Christopher Go, ainsi que par Emil Kraiikamp, concepteur du logiciel de traitement d’images Autostakkert.

Enfin nous avons abordé des sujets scientifiques plus généraux, notamment la détection d’impacts sur Jupiter, avec une présentation par moi-même et par John McKeon qui a eu la chance de filmer l’impact du 17 mars 2016. Cet atelier, qui a rassemblé la communauté astronomie planétaire internationale, a été riche d’informations et de rencontres : une initiative à reconduire !”

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FRIPON, un réseau de caméras pour surveiller le ciel français

Le réseau FRIPON vient d’être inauguré. À terme ce sont 100 caméras qui traqueront la désintégration des météorites dans le ciel de France.

La très grande majorité des météorites qui sont attirées par notre planète se consument dans l’atmosphère terrestre mais il arrive que des morceaux plus ou moins gros atteignent le sol. On se souvient par exemple de l’explosion d’une météorite de 12.000 tonnes au-dessus de la ville russe de Tcheliabinsk le 15 février 2013 qui se solda par la récupération de nombreux fragments dont un morceau de 650 kg tombé au fond du lac Tchebarkoul.

En vidéo : l’explosion d’un petit astéroïde dans le ciel de Tcheliabinsk le 15 février 2013

Pourtant la majorité des chutes passent inaperçues : on estime qu’il tombe chaque année sur le sol français une dizaine de météorites mais on n’en retrouve en moyenne qu’une par décennie, un taux 5 fois plus faible qu’au XIXe siècle. Il est vrai que l’homme moderne passe plus de temps à regarder des écrans que le ciel nocturne, et même si l’envie lui prend de flâner le nez en l’air, la pollution lumineuse a souvent raison de sa bonne volonté. Continuer la lecture

9 mai : suivez le transit de Mercure devant le Soleil

Le 9 mai vous pourrez observer pendant un peu plus de 7 heures le transit de Mercure devant le Soleil en prenant un certain nombre de précautions.

Le lundi après-midi 9 mai vous serez sans doute très nombreux à suivre l’un des rares passages de Mercure entre la Terre et le Soleil (on compte entre 13 et 14 transits de Mercure par siècle). Ce sera l’occasion d’admirer avec un filtre le petit point noir de la première planète du Système solaire devant le disque éclatant de notre étoile, un spectacle qui nous rappellera le transit de Vénus du 6 juin 2012.

En vidéo : revivez le transit de Vénus du 6 juin 2012

Mercure et Vénus circulant entre la Terre et le Soleil, il leur arrive de passer devant notre étoile. Si elles orbitaient autour du Soleil dans le même plan que la Terre, le plan de l’écliptique, nous assisterions à un transit lors de chaque conjonction inférieure, soit tous les 116 jours dans le cas de Mercure.

Mais en raison de l’inclinaison de leurs orbites les transits sont plus rares. Le dernier transit de Mercure visible en Europe a eu lieu le 7 mai 2003 et le prochain se produira le 11 novembre 2019.

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En France métropolitaine le  transit de Mercure du 9 mai 2016 débutera à 13 h 15 et s’achèvera aux alentours de 20 h 40 (heures locales). Remarquez comme notre pays est bien placé sur la carte de visibilité proposée par l’IMCCE. Mercure représentera un point noir environ 160 fois plus petit que le disque solaire qu’un montage de Pete Lawrence permet de comparer à la tache  AR 2529.

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